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6 - 09 - 2018

« 1918, armistice(s) », épisode 12

Carte postale colorisée. Vers 7h45 Foch se prépare à rejoindre Paris. Le service photographique du commandant Bontemps est autorisé à faire un ou deux clichés devant le wagon 2419D. Claude Pupier aurait également pris une photo du groupe. 1- Foch tient une canne et un portefeuille de cuir contenant la convention signée, 2-Wemyss, 3- Weygand, 4- Hope, 5-Mariott, 6- Desitcker, 7- de Mierry, 8- Riedinger, 9- Laperche. © Paris, musée de l’Armée

Les plénipotentiaires dans le wagon 2419D : 1- Foch ; 2- Wemyss ; 3- un délégué américain ; 4- Weygand ; 5- Erzberger ; 6- von Gundell ; 7- von Winterfeldt ; 8- Oberdorff.  Il manque le capitaine de vaisseau allemand Wanselow, le contre-amiral britannique Hope et les indispensables  interprètes, le commandant Bagot, l’officier interprète Laperche, l’officier de liaison et interprète allemand le capitaine von Helldorff. La presse tenue à l’écart ne dispose pas de photographies et reconstitue donc les événements. Elle commet plusieurs erreurs. Sur cette image par exemple, un délégué américain et le général von Gundell sont représentés alors qu’ils ne sont pas présents. Le wagon est trop haut de plafond et la disposition du mobilier ne correspond pas. Sur d’autres dessins, le général von Winterfeldt est coiffé d’un casque à pointe ce qui correspond à une ancienne photographie publiée dans les journaux, mais pas à la réalité. © Paris musée de l’Armée.

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La deuxième prolongation est signée dans le wagon  2419D, à Trèves le 13 décembre 1918. Cette photographie publiée dans Le Miroir a été retouchée, pour faire apparaître Foch derrière la fenêtre. © Paris, musée de l’Armée

La signature

« […] Les plénipotentiaires soussignés considèrent de plus comme leur devoir, en se référant à leurs déclarations orales et écrites réitérées, d’insister vivement sur ce point que l’exécution de ce traité peut précipiter le peuple allemand dans l’anarchie et la famine. […] »

Extrait de la note signée par les Allemands remise par Erzberger à Foch à l’issue de la signature

Jeux de mots implacables

Lors du premier rendez-vous, Foch demande aux Allemands : « Quel est l’objet de votre visite ? » Erzberger répond : « Nous venons recevoir les propositions des Puissances alliées pour arriver à un armistice […] ». Foch dit : « Je n’ai pas de propositions à faire. » Oberndorff intervient et Foch lui répond tout aussi froidement puis annonce : « Je suis ici pour vous répondre si vous demandez l’armistice. Demandez-vous l’armistice ? » Erzberger précise alors : « Nous demandons l’armistice ». Foch répond : « Nous allons donc vous donner lecture des conditions arrêtées par les gouvernements alliés. » Weygand effectue la lecture qui est traduite au fur et à mesure. La délégation allemande a ensuite 72 heures pour communiquer les conditions en Allemagne et donner sa réponse. Sa marge de négociation est minime.

Code 3084

Le 10 novembre, un peu après 21h30, un premier télégramme est adressé à Foch par le chancelier allemand. Il accepte les conditions d’armistice qui lui ont été communiquées le 8 novembre. Selon Erzberger, le message est authentifié grâce au code 3084. Un deuxième télégramme chiffré est également remis aux délégués allemands.

Les signataires

Le 11 novembre, à 2h15, les plénipotentiaires se retrouvent dans le wagon 2419D. Les Allemands discutent chaque article et obtiennent quelques légères modifications. Vers 5h la convention est signée. Seule la dernière page a été rapidement dactylographiée en plusieurs exemplaires par Henri Deledicq (1897-1985), un des secrétaires particuliers de Foch, et signée des six noms : F. Foch. R. E. Wemyss amiral, Erzberger, A. Oberndorff, Winterfeldt, Vanselow. La convention comprend trente-quatre articles spécifiant notamment l’heure officielle du cessez-le-feu, 11h, heure de Paris. Une version est conservée au Service historique de la Défense.

Prolongations

L’armistice est prolongée trois fois après la signature du 11 novembre, le 13 décembre 1918, le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 (pour une durée illimitée), jusqu’à la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919. Ces prolongations ont été signées dans le wagon 2419D alors situé dans la ville du sud-ouest de l’Allemagne, Trèves, proche de la frontière luxembourgeoise.

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