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4 - 08 - 2016

Rouget de Lisle & La Marseillaise : épisode 5

 

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Partition et paroles du Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin dédié au maréchal Lukner, 1792.
L’imprimeur Bignon indique que les feuillets sont réalisés comme ceux de la première édition
par l’imprimeur Strasbourgeois Philippe-Jacques Dannbach. © Paris, musée de l’Armée, dist. RMN-GP

 

Chant de guerre

« Votre Marseillaise, c’est de la musique à coup de canon », écrit le compositeur André Grétry (1741-1813), ami de Rouget de Lisle. Le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin est un chant de combat pour motiver les soldats contre leurs adversaires. La musique et les paroles incitent au mouvement de la marche en cadence. Certaines paroles évoquent aussi l’adhésion des autres peuples aux idées révolutionnaires : le chant de Rouget de Lisle incite en effet tous les peuples à s’opposer au despotisme des vieilles monarchies européennes pour préserver et diffuser la liberté acquise lors de la Révolution.

Du chant à l’hymne

Sur proposition du ministre de la Guerre Joseph Servan (1741-1808), le 28 septembre 1792, La Marche des Marseillois devient le chant de la République combattante. Puis, le 24 novembre 1793, la Convention montagnarde décrète La Marseillaise hymne officiel. Elle tombe ensuite en disgrâce puis réapparait comme hymne patriotique ou chant national français le 14 juillet 1795. Durant le Directoire (26 octobre 1795 – 9 novembre 1799), une décision gouvernementale fixe au répertoire patriotique les quatre chants suivants : La Marseillaise, Ça ira, le Chant du départ et Veillons au salut de l’empire. La Marseillaise est proscrite par les régimes suivants : Premier Empire, Restauration et Second Empire. Elle est en revanche remise à l’honneur lors de la révolution de 1830. Sous la IIIe République (1870-1940), le président de la République Patrice de Mac Mahon (1808-1893) est hostile à La Marseillaise, mais lorsqu’il se retire de la scène politique, le président de la Chambre des députés, Léon Gambetta (1838-1882) propose de l’officialiser, le 14 février 1879. Les députés se référent alors au décret du 14 juillet 1795 pour la déclarer hymne national. La IVe République inscrit La Marseillaise dans l’article 2 de la Constitution du 27 octobre 1946. La Ve République l’inscrit également dans l’article 2 de la Constitution de 1958.

Les orchestrations

Rouget de Lisle compose rapidement les paroles et la musique. Le 26 avril 1792, Louise de Dietrich, l’épouse du maire de Strasbourg arrange la musique. Le chant est copié puis orchestré en harmonie militaire dès le lendemain de sa composition par plusieurs instruments du théâtre et étudié par les musiciens de la Garde nationale. Le décret du 14 juillet 1795 ne définit pas de version officielle, il existe donc de multiples textes et musiques pour La Marseillaise. Lors des Trois Glorieuses de juillet 1830, une nouvelle orchestration – une version pour solistes, chœur et orchestre de l’Hymne des Marseillois, puis en 1848, un arrangement pour solistes, chœur et piano – est réalisée par Hector Berlioz (1803-1869).

La Marseillaise redevient l’hymne national le 14 février 1879. En 1887, une version officielle est établie par une commission de musiciens professionnels placée sous la présidence d’Ambroise Thomas (1811-1896), alors directeur du Conservatoire national de Paris. Elle est adoptée par le ministère de la Guerre. La version actuellement en usage est une transcription pour harmonie de celle de 1887. Elle a été arrangée en 1938 par Pierre Dupont (1888-1969), chef de la musique de la Garde républicaine de 1927 à 1944.

Les paroles

Pour écrire les paroles de son chant, Rouget de Lisle s’inspire de différentes sources récentes et anciennes. L’une d’elles couvre alors les murs de Strasbourg, il s’agit de l’affiche rédigée par la Société des Amis de la Constitution où l’on peut lire :

« Aux armes Citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Aux armes ! Il faut combattre, vaincre ou mourir ! Aux armes Citoyens, si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu’ils tremblent ces despotes couronnés ! L’éclat de la liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la liberté ; courez à la victoire, dissipez les armées despotes, immolez sans remords les traîtres, les rebelles qui, armés contre la Patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes ! … Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment exaucés pour la félicité de la Patrie et le bonheur de tout le genre humain. »

Dans le texte original, le refrain utilise la deuxième personne du pluriel pour le verbe « Marchez, marchez », mais par la suite et dans la transcription officielle actuelle, le verbe est conjugué à la première personne du pluriel – « Marchons, marchons » – formation plus entrainante qui assure en outre la rime avec « bataillons » et « sillons ».

Le texte du chant a subi de nombreuses modifications. À l’origine il est composé de six couplets écrits par Rouget de Lisle. Puis deux couplets, dont on ne connaît pas les auteurs avec certitude, sont ajoutés : le septième est celui dit « des enfants ». Le huitième couplet est supprimé par Joseph Servan, ministre de la Guerre en 1792, en raison de son caractère religieux. La version complète compte quinze couplets, mais la version officielle actuelle n’en comprend que sept.

Analyse des paroles de La Marseillaise, Mediaclass.fr

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