Rencontre avec David Enhco, couronné cette année par deux victoires du jazz, Artiste révélation et Groupe de l’année. Jeune et talentueux trompettiste et compositeur français il se produira aux côté de son frère pianiste, Thomas, en solistes avec l’orchestre d’harmonie de la Musique de l’air dirigée par Claude Kesmaecker, le 21 mars prochain. David, nous présente le programme de cette Carte Blanche, où le jazz sera à l’honneur.
Comment s’est construite cette Carte Blanche aux Invalides ?
C’est sur invitation de Christine Helfrich [N.D.L.R : Directrice de la programmation musicale du musée de l’Armée] que tout a commencé. Elle nous a proposé de faire un concert en duo avec mon frère Thomas Enhco, pianiste, et moi-même, qui suis trompettiste mais l’idée était aussi d’y associer un orchestre d’harmonie. Ce projet nous a beaucoup plu parce qu’il n’est pas du tout habituel pour nous. Cette collaboration nous permet de travailler et de créer de nouvelles sonorités autour de la musique originale que nous écrivons. Ce partenariat nous a beaucoup enthousiasmés, notamment pour créer de la musique en grand ensemble avec des musiciens exceptionnels pour la jouer !
Vous êtes-vous déjà produits avec une formation d’harmonie ?
C’est la toute première fois et on est très impatients de cette expérience, surtout avec un orchestre de cette qualité !
Dans ce programme quelle est la part écrite et la part d’improvisation ?
La part d’improvisation est très grande car Thomas et moi-même sommes jazzman ; l’improvisation est donc une partie essentielle de notre pratique musicale et artistique. Mais nous sommes aussi compositeurs, nous jouons principalement de la musique que nous avons écrite. L’idée au cœur de ce programme est de trouver un juste équilibre entre les morceaux écrits pour l’occasion et les morceaux déjà écrits depuis un moment, qui seront réarrangés spécialement pour ce concert. Il faut également laisser la juste place à l’harmonie pour que le son et la dimension orchestrale soient mis en avant car c’est la nouveauté de ce programme. En même temps, une part de liberté va passer par l’improvisation. A mon avis, 50% du concert sera de l’improvisation. Alors, on ne va pas faire n’importe quoi ! Nous allons improviser autour de thèmes. Un morceau donne un cadre pour l’improvisation, elle est dirigée en quelque sorte. Dans l’improvisation, plus on a de contraintes plus on est créatifs, donc à travers les contraintes de l’arrangement et l’orchestration va naître l’improvisation.
La musique originale que nous avons composée sera au cœur du programme. C’est du jazz très mélodique et avec un grand ensemble comme la Musique de l’air l’énergie sera très communicative ! La démarche que nous adoptons autour de tous nos projets musicaux, dont celui-ci, c’est de créer une musique ouverte et accessible à tous, du connaisseur et grand amateur de jazz et de musique classique aux spectateurs néophytes. C’est une musique qui se veut profonde mais à la fois ludique et joyeuse. Fédérateur est le maître mot de ce concert ! Tout le monde doit prendre du plaisir, autant les spectateurs que les musiciens qui seront sur scène.
Comment percevez-vous ce cadre inhabituel de concert dans une cathédrale et spécifiquement celle des Invalides ?
C’est un contexte historique passionnant. Le cadre est vraiment sublime pour faire de la belle musique ! Nous allons devoir aussi nous adapter à l’acoustique de la cathédrale.
Mais pour nous le plus important c’est de partager la scène avec la Musique de l’air et d’offrir aux spectateurs le travail de notre collaboration pour partager un moment joyeux !
Notre travail reflète réellement les affinités humaines et les personnes avec qui nous avons travaillé. Nous avons rencontré les musiciens et le chef à plusieurs reprises et nous nous sommes très bien entendus. C’est ce projet un peu fou de réunir l’univers du jazz et de la musique classique, de mélanger l’improvisation à la musique écrite qui a vraiment été très inspirant !
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Photo d’illustration © Maxime de Bollivier
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