En attendant de pouvoir découvrir un campement grandeur nature le 18 mai à l’occasion de la Nuit des musées, retrouvez chaque jour sur ce blog un épisode de notre feuilleton pour découvrir la vie quotidienne d’un campement de soldats de la Grande Armée.
« Je reçois un habit usé jusqu’à la corde, et trop long de 20 centimètres, relique glorieuse des batailles sur l’Adige ou le Mincio. Très fier de ce vieil uniforme, je touche en outre une giberne de garde-côte sans coffret suspendue à un baudrier jadis noir et, à ce moment, presque tricolore, un shako dont la visière est fixée par trois agrafes, un fusil fabriqué à Charleville en 1771, dont le bassinet, en fer, laissait perdre la moitié de la poudre d’amorce. La baïonnette seule était irréprochable ».
Extrait des Mémoires du capitaine Bertrand
L’uniforme, l’équipement et les armes accompagnent le soldat dans toute sa vie militaire, dans les batailles comme dans les périodes de repos. Le plus souvent, les jeunes conscrits reçoivent lors de leur incorporation des effets militaires de seconde qualité comme en témoigne le capitaine Bertrand.
Progressivement, la tenue, l’équipement et l’armement du fantassin s’améliorent. Ils se composent notamment :
- d’un bicorne de feutre (coiffure), remplacé en 1806 par le shako, plus résistant à la pluie et aux coups de sabre,
- d’une capote (sorte de manteau) qui est roulée au-dessus du havresac,
- d’un habit-veste porté au-dessus du gilet,
- d’un pantalon de route portée par-dessus les guêtres,
- d’un havresac (sac à dos) pour ranger les chemises et chaussures de rechange, les cols, les mouchoirs, les guêtres, les brosses,
- d’une giberne contenant les cartouches,
- d’un bonnet de police porté lors des moments de détente,
- d’une gourde,
- d’un sabre-briquet,
- d’un fusil avec baïonnette.
Lucien Rousselot, Le fusilier dans son habit bleu traditionnel (détail) © image musée de l’Armée
Le musée de l’Armée expose dans ses salles permanentes de nombreuses pièces d’uniformes, d’équipements et d’armes parmi les plus belles encore conservées de nos jours.
- Habit de fusilier du 8e régiment d’infanterie (1800-1805). Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan
- Shako d’officier de fusiliers, 114e régiment d’infanterie (1813-1815). Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier
- Capote et bonnet à poil ayant appartenu au grenadier Simplet. Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau
- Manteau à rotonde modèle 1812, ayant appartenu au dragon Durepaire. Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier / Marie Bruggeman
- Trousse à couture en plusieurs éléments. Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier / Marie Bruggeman
Quelques mots et expressions populaires de l’époque :
- Berlingot ou clarinette de cinq pieds ou repoussant : fusil du soldat
- Capsule : shako
- Côte de bœuf : sabre briquet
- Faire toilette : s’habiller en grande tenue
- Faquin : soldat en grande tenue
- Montante : pantalon du soldat
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