La question de l’image est un enjeu essentiel de la guerre d’Algérie. Côté français, le conflit a été abondamment photographié par les services officiels de l’armée et présenté comme une opération de maintien de l’ordre visant à protéger les populations du terrorisme.
Centralisé à Alger, le service cinématographique des armées (SCA) regroupe alors une équipe de 7 à 30 opérateurs qui se déplacent dans toute l’Algérie à la demande du Bureau Presse Information (BPI) qui coordonne leur activité. Pour la plupart engagés volontaires, à l’instar de Claude Cuny, les photographes doivent fournir des images pour alimenter les journaux de l’armée, la presse internationale et les documents de propagande édités par les autorités françaises.
S’ils suivent peu les opérations militaires, ils sont, en revanche, envoyés pour prouver que des résultats sont obtenus, photographiant les captures, les armes saisies ou les cadavres de l’ennemi. Ainsi ces deux clichés montrant la surveillance de prisonniers ou l’interrogatoire d’habitants devant les corps de rebelles abattus.
La protection des populations et les opérations de pacification constituent un autre grand thème. Dans ces images destinées à légitimer la présence française en Algérie, le civil et le militaire sont étroitement imbriqués. Il s’agit de montrer que la France éduque, protège, soigne et construit un rempart contre un ennemi présenté en barbare. L’instituteur et le médecin militaire sont des motifs récurrents au service des enfants ou des femmes algériens, sujets principaux de ces images.
Crédits photos : © ECPAD / Claude Cuny
Ajouter un commentaire