Le 11 septembre 2001, les États-Unis vivent un traumatisme majeur, à l’origine d’une importante inflexion de l’ordre géopolitique mondial. Dans les pays occidentaux, la lutte contre le terrorisme devient alors un objectif prioritaire et fait de l’Afghanistan un des principaux théâtres d’opération d’une guerre d’un nouveau genre.
Après une opération militaire américaine d’envergure, la France participe pleinement aux missions de la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) pour « sécuriser les zones placées sous sa responsabilité afin de permettre à l’État afghan de se reconstruire » mais également pour assurer la formation de l’armée nationale afghane (ANA) chargée, à terme, de prendre le relais dans la lutte contre les insurgés. Avec 89 soldats morts entre 2001 et 2013, l’armée française a payé un lourd tribut.
Comment les services officiels ont-ils rendu compte de cette guerre asymétrique entre des forces militaires occidentales classiques et des rebelles fondus dans la population ?
Les photographes de l’ECPAD ont essentiellement montré les principales missions dévolues à l’armée française : formation des militaires de l’ANA, environnement militaire et logistique, combats lointains et soldats en patrouille. À certains égards, la guerre menée par les insurgés talibans a pu rappeler les opérations de la guerre d’Algérie. Le traitement photographique de ces deux conflits diffère cependant fortement puisque les prisonniers ou les morts de l’adversaire ne sont ici jamais photographiés, afin de ne pas offrir ce sujet à la propagande. L’embarquement de photojournalistes extérieurs à l’institution militaire est, par ailleurs, conditionné à l’acceptation de cette règle.
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