Il est 16h53, le 12 janvier 2010, lorsqu’un tremblement de terre secoue l’île d’Haïti. Port-au-Prince, Wismond Exantus, caissier du magasin d’un hôtel, a le réflexe de se réfugier sous un étalage, mais il est enseveli sous les pierres et le béton.
L’équipe de l’ECPAD arrive quelques jours plus tard dans une ville dévastée. Elle est surprise par la chaleur de l’accueil et le courage de la population.Photographe à l’ECPAD depuis 2007, le caporal-chef Jérôme témoigne :
« La vie continuait malgré tout et la population semblait peu affectée, considérant cet événement comme un aléa de la vie ».
Le 23 janvier, un homme qui cherchait des vivres entend un petit bruit sous les décombres de l’hôtel. Très vite, Wismond est localisé et les secours envoyés sur le site. Jérôme suit toutes les opérations :
« Lorsque la victime est apparue, ce qui m’a le plus impressionné, c’est le silence énorme, de la sortie des décombres jusqu’à l’ambulance. Ce fut un moment solennel, très chargé en émotion ».
Le jeune homme, très affaibli, s’en sort sain et sauf après avoir passé onze jours sous le bâtiment écroulé, s’alimentant de sodas. Jérôme capte aussi des moments d’émotion intense chez les sauveteurs, comme le geste de ce secouriste qui explique à ses collègues comment, après avoir rampé, il a pu glisser son bras dans un trou et toucher la main du rescapé. Les photographes qui rendent compte des catastrophes ne peuvent se contenter de représenter les dégâts matériels. Il leur faut aussi savoir saisir les moments forts, les regards des victimes et des professionnels, tel celui de cet enfant blessé et évacué, confié aux mains des sapeurs-pompiers de Paris.
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