Des Alsaciennes de tous âges vêtues d’un costume traditionnel posent pour un photographe en attendant Pétain, fait maréchal récemment, à Metz le 8 décembre 1918. © Paris, musée de l’Armée, dist. RMN-GP
De jeunes Lorraines, elles aussi en costume traditionnel encadrent le porte-drapeau d’un régiment en attendant le président de la République, Poincaré et le président du Conseil, Clemenceau. © Paris, musée de l’Armée
Entrée des troupes à Mulhouse, le 17 novembre 1918 photographiée par Charles-Jean Hallo (1882-1969). Les rues sont pavoisées et la foule est dense. © Paris, musée de l’Armée, dist. RMN-GP/ Pascal Segrette
Poincaré remet à Pétain le bâton de maréchal de France en présence de Joffre, Foch, Haig et Pershing. Ce bâton est présenté dans les espaces 1914-1918 du musée de l’Armée. © Paris, musée de l’Armée
Après l’Armistice, Georges Clemenceau et Alexandre Millerand, haut commissaire en Alsace et Lorraine, visitent Strasbourg. Photographie M. Meurisse © Paris, musée de l’Armée, dist. RMN-GP/ Émilie Cambier
Territoires réintégrés
Allemands pendant 47 ans
L’Alsace, excepté le district de Belfort, et la Lorraine sont annexées par l’Empire allemand le 14 août 1870. L’article 2 du traité de Francfort (10 mai 1871) prévoit que les Alsaciens-Lorrains peuvent opter pour la nationalité française avant le 31 octobre 1872, mais sont alors tenus de quitter le pays. Passé ce délai, ils deviennent des Allemands.
Pendant la Grande Guerre, environ 250 000 Alsaciens-Lorrains sont mobilisés dans l’armée allemande. Ils servent surtout sur le front Est. La loi du 5 août 1914 permet à quelques Alsaciens-Lorrains d’acquérir la nationalité française en signant un acte d’engagement dans les forces armées pour la durée de la guerre. La majorité d’entre eux est envoyée en Afrique du Nord et en Outre-mer, certains deviennent ouvriers dans les usines d’armement. Ceux qui choisissent de combattre sur le front Ouest prennent souvent un nom d’emprunt pour éviter des représailles. La situation est également complexe pour les civils, parfois internés dans des camps, allemands ou français, car suspectés d’être trop francophiles ou germanophiles.
L’Alsace-Lorraine, à tout prix française
À partir de février 1915, une commission est chargée d’étudier l’ensemble des problèmes administratifs, religieux et scolaires que posera le rattachement de l’Alsace-Lorraine à la France. Le 6 octobre 1918, il est décidé que les « Provinces recouvrées » seront occupées par les troupes françaises au même titre que les départements français libérés.
Automne 1918… joie et malaise
Le 17 novembre, l’armée française entre dans Mulhouse. Le président de la République, Raymond Poincaré, né en Lorraine, et Clemenceau sont reçus en Lorraine et en Alsace du 8 au 10 décembre 1918. Ils remettent à Pétain son bâton de maréchal de France le 8 décembre 1918, à Metz.
Passée la première joie, le malaise s’installe lorsque Clemenceau fait le choix d’une assimilation rapide, sans tenir compte des particularités chères à ces populations, ni même de leur langue qui n’est pas le français. La Lorraine devient le département français de la Moselle, et l’Alsace, ceux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Environ 110 000 habitants d’origine allemande sont expulsés alors que se pose le problème des familles « métissées ». À nouveau, les Alsaciens et une partie des Lorrains doivent choisir entre la nationalité française et allemande. Ils sont répartis en quatre catégories chacun ayant une carte d’identité spécifique.
Pour en savoir plus : sur le site de la Mission du Centenaire : Les mémoires de la guerre en Alsace et en Moselle. Lire aussi Joseph Schmauch, Les services d’Alsace-Lorraine face à la réintégration des départements de l’Est (1914-1919)
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