Couverture du journal français Excelsior du 14 octobre 1918. La photographie retouchée montre Andreï Liaptchev, ministre des Finances du royaume de Bulgarie, maussade, se rendant en automobile chez le général Franchet d’Espérey, le dimanche 29 septembre. L’accent est mis sur un énorme cartable situé devant lui alors que figure, en dessous, sur la portière, un détail de la couronne du royaume. Le soir même, Liaptchev signe avec les deux autres délégués bulgares, le général Loukov, commandant de la 2e armée et Simeon Radev, ancien ministre à Berne, l’armistice de Salonique. À droite, le roi Ferdinand de Bulgarie. © Paris, musée de l’Armée.
Le général Franchet d’Espérey, surnommé le vainqueur de Macédoine. Son bâton de maréchal de France est présenté dans les espaces du musée de l’Armée. © Paris, musée de l’Armée.
Portrait du général Allenby réalisé par Lucien Jonas © Paris, musée de l’Armée.
Armistices avant le 11 novembre 1918
Salonique, septembre 1918
En septembre 1918, les armées alliées sont victorieuses lors d’une grande offensive lancée sur le front d’Orient, contre la Bulgarie : cette dernière est contrainte à la capitulation. Le 24 septembre, le royaume de Bulgarie, qui a signé un traité d’alliance avec les Puissances centrales (6 septembre 1915), adresse une demande de cessez-le-feu aux Alliés. La convention d’armistice est signée le 29 septembre 1918 à Thessalonique (Salonique), en Grèce. Les signataires du traité sont le général français Louis Franchet d’Espérey, qui représente les Alliés (en lien avec Clemenceau), et une commission bulgare composée du général Ivan Lukov, du ministre Andreï Liaptchev et du diplomate Simeon Radev. Il aboutit au retrait de Sofia et organise la démobilisation et le désarmement des forces bulgares. C’est la fin du conflit sur le front d’Orient.
Moudros, octobre 1918
À la mi-septembre 1918, le général britannique Allenby lance une offensive en Palestine et occupe les pays arabes. L’armée ottomane est alors repoussée sur Alep. La défection des Bulgares entraîne, en octobre, la démission du gouvernement des « Jeunes Turcs ». Le nouveau gouvernement entre immédiatement en négociation avec la Grande-Bretagne. Le 31 octobre, il signe une convention à bord d’un cuirassé anglais, dans le port de Moudros, sur l’île de Lemnos. L’Empire ottoman est représenté par son ministre de la Marine, Rauf Orbay, et son sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Resat Hikmet Bey, les Alliés par l’amiral britannique, Arthur Gough-Calthorpe. Les Ottomans renoncent à leur Empire. L’armistice est signé, puis ratifié par la France, qui n’a pas été invitée à participer aux négociations.
Le 13 novembre 1918, une flotte alliée composée de 54 navires anglais, français et italiens, et d’un cuirassé grec, entre solennellement dans le Bosphore et jette l’ancre devant le palais de Dolmabahçe, où réside le sultan Mehmet VI. Débute dès lors l’occupation alliée de Constantinople (1918-1923. Dans le prolongement de l’armistice, le traité de Sèvres (1920) place sous mandats britannique et français les anciennes provinces arabes de l’Empire et prévoit la mise en place, dans les provinces de l’Est anatolien, d’une grande Arménie indépendante et d’un Kurdistan autonome. Les Alliés, dont les objectifs sont devenus divergents voire opposés, s’effacent face à une résistance nationale unifiée dirigée par Mustafa Kemal Atatürk, qui reprend la totalité de l’Anatolie et recouvre Constantinople (traité de Lausanne, 1923).
Pour en savoir plus : sur les clauses de ces armistices et conventions consultez le site http://mjp.univ-perp.fr/traites/1918salonique.htm qui reprend notamment des documents publiés par le ministère français des affaires étrangères : Guerre européenne. Document 1918. Conventions d’armistice passées avec la Turquie, la Bulgarie, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne par les puissances alliées et associées, Paris, Imprimerie nationale, 1919.
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