Tapis en peau de fauve utilisé dans la tente de Napoléon Ier, notamment pendant la campagne de Russie de 1812. Ces éléments sont exposés dans le département de Louis XIV à Napoléon III. © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-GP / Pascal Segrette
Manteau en fourrure pour aviateur ou automobiliste de la Première Guerre mondiale. Le Figaro du 11 novembre 1915 mentionne que le journal reçoit de très nombreux dons de manteaux de fourrure de la part des civils à destination des pilotes : « (…) un pardessus d’hiver, une jaquette de femme en fourrure, une pelisse de femme et une pelisse d’homme doublées de fourrure, deux manteaux en peau de chèvre et peau de phoque presque neufs. » © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-GP / Pascal Segrette
Animal-matière
Habiller et équiper les combattants
Les matières premières issues des animaux sont multiples et indispensables à l’Homme jusqu’au développement des matières synthétiques à partir de la fin du XIXe siècle. Elles requièrent une organisation complexe qui passe par la chasse, la pêche, ou l’élevage, le traitement par des artisans spécialisés pour transformer ou associer plusieurs de ces matières et confectionner des produits utilisés par l’Homme.
Dans un contexte militaire, en France par exemple, les combattants portent systématiquement, depuis la fin de l’époque de Louis XIV jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, un uniforme en drap de laine – généralement de mouton. Cette tenue peut présenter des pièces de fourrure pour distinguer certains d’entre eux, pour les protéger contre la pluie, le soleil ou encore le froid, comme les pilotes d’avions des deux guerres mondiales. Leurs chaussures, leur culotte – vêtement couvrant le corps du bassin aux genoux –, leurs sacs, leur tente, le harnachement des animaux de monte ou de bât sont longtemps au moins pour partie en cuir. De même, leurs coiffures sont ornées de plumes, de fourrure, de crins. L’os, l’ivoire, la nacre sont employés pour fabriquer ou pour décorer les armes et outils qu’ils utilisent lors des campagnes ou encore pour confectionner des bijoux qui les protègent symboliquement et dont le port les rassure.
Dans les armées d’aujourd’hui les matières animales ou végétales sont de plus en plus remplacées par des matières synthétiques. Les inventeurs et les scientifiques qui conçoivent ces nouvelles matières s’inspirent généralement de la nature et cherchent à égaler ou à surpasser la légèreté des structures fabriquées par certains insectes comme l’abeille, la solidité du fil de soie produit par l’araignée ou le ver (en réalité une chenille, le bombyx du mûrier), l’aérodynamisme des créatures volantes, l’imperméabilité des plumes d’oiseau, etc.
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