UNE ARME DÉFENSIVE
Tirant en rafales les cartouches du fusil d’infanterie, les mitrailleuses sont peu mobiles et leur maniement, ainsi que leur approvisionnement en munitions nécessitent plusieurs soldats. Ce sont avant tout des armes défensives. Employées en masse, selon des « plans de feu » définis pour couvrir tous les angles, elles opposent à l’infanterie de véritables murs de balles qui causent, tout au long du conflit, des pertes considérables dans les vagues de soldats lancés baïonnette au canon à l’assaut des tranchées adverses.
LES MURS DE FEU
La plupart des états-majors croient encore en 1914 à la baïonnette, à la cavalerie équipée de lances, au mouvement et au choc. Plus tôt l’on aura engagé le corps à corps avec l’ennemi, pense-t-on, moins l’on subira les tirs adverses.
Les premiers combats démontrent pourtant que le mur de feu des mitrailleuses et des canons à tir rapide peut se révéler infranchissable, causant des pertes effroyables aux troupes à découvert, entraînant l’enlisement du conflit dans la boue des tranchées. Mobilisant toutes leurs ressources industrielles, les belligérants produisent en masse ces armes ; en France le nombre de mitrailleuses par régiment passe de 6 en 1914 à 36 en 1917. Alors que l’artillerie lourde écrase les soldats dans leurs abris et leurs tranchées, la mitrailleuse les fauche par rangs entiers quand ils en sortent. Avec les gaz de combat et l’irruption du char et de l’avion, invulnérables au feu de l’infanterie, ces « orages d’acier », dont le soldat est à la fois l’acteur et la victime souvent impuissante, participent en grande partie à l’horreur de la « Grande Guerre».
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