L’ARMURE ET LA LANCE, LE CHOC DE L’ACIER
Vers 1380, le « harnois blanc », armure complète de métal poli, remplace les protections de mailles souples, trop sensibles aux chocs. Sa rigidité permet de fixer sur la poitrine l’arrêt de cuirasse, crochet articulé sur lequel repose le poids de la lance et qui la bloque au moment de l’impact. Debout sur ses étriers, calé par le troussequin de sa selle, le chevalier fait corps avec sa monture et l’énergie cinétique déployée par le cheval et son cavalier- 600 kilos lancés à 20 km/h – est transmise jusqu’à la pointe de la lance.
LA CHEVALERIE, MODELE SOCIAL ET MILITAIRE
A partir du IXe siècle, la cavalerie lourde devient la formation tactique prépondérante sur les champs de bataille européens, l’utilisation de l’étrier autorisant une meilleure tenue en selle. La dislocation de l’Empire carolingien permet à une caste de guerriers, assez riches pour entretenir des chevaux et pour se doter d’un armement offensif et défensif, d’affirmer son autorité.
C’est sur ces guerriers cavaliers que repose, pour une part au moins, la société féodale, fondée sur les fidélités et les concessions de fiefs, tandis que l’Église, qui cherche à contrôler leur violence, dote d’une éthique chrétienne ce qui va devenir l’aristocratie chevaleresque. L’épée et la lance sont les armes de prédilection de ces combattants. Cette dernière, est d’abord maniée à bout de bras comme un javelot ; à partir du XIe siècle, l’on prend l’habitude de la caler sous le bras pour accentuer sa force de pénétration, et la lance s’allonge et s’étoffe. Malgré le recours en nombre aux archers ou la constitution d’unités de piquiers qui contrent la puissance autant que l’impact psychologique de la cavalerie cuirassée, la charge « lance sous le bras » reste employée jusqu’au milieu du XVIIe siècle.
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