Les combattants français et allemands partagent durant les dix mois de la bataille le même quotidien dans « l’enfer » de Verdun. Attaquants et contre-attaquants, sans cesse sous les obus, ils souffrent de la faim, de la soif, du froid ou de la chaleur, de la boue et des poux.
Regroupés en petits groupes dans des trous d’obus, au milieu des cadavres de leurs camarades ou de leurs ennemis, ils redoutent la mort omniprésente, les gaz, les lance-flammes et espèrent souvent la « bonne blessure » qui peut leur permettre de quitter vivants le champ de bataille. Tous tiennent pourtant, bien qu’à certains moments, ici ou là, des deux côtés, la lassitude se fasse sentir, entraînant des refus de monter en ligne, parfois même des fraternisations ou plus simplement l’acceptation d’être fait prisonnier.
Dans cet enfer de Verdun, les troupes françaises ont au moins un avantage : contrairement aux unités allemandes engagées jusqu’à l’usure, elles sont en général remplacées par des troupes fraîches venant de l’arrière. 70 des 95 divisions de l’Armée française ont ainsi « fait Verdun » érigeant rapidement la bataille au rang de symbole. Dès 1916, dans l’esprit des combattants, celui qui n’a pas « fait Verdun » n’a pas fait la guerre. Du côté allemand la légende de la bataille ne se met en place que dans les années Vingt et sera amplifiée par les Nazis qui font du combattant allemand le symbole de la supériorité de la détermination de l’esprit sur la guerre de matériel.
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