Le bois des Caures est l’élément le plus avancé du front français au nord de Verdun. Ce secteur, réputé calme jusqu’au début de la bataille, est constitué de trois lignes de défense échelonnées en profondeur, ce qui en fait l’un des mieux organisés des premières lignes françaises.
Le 21 février, lors de l’attaque allemande, il est tenu par le 59e bataillon de chasseurs, soutenu en deuxième ligne par le 56e, soit en tout 1200 hommes environ, sous le commandement du lieutenant-colonel Driant. Député, membre de la commission de la défense nationale, le lieutenant-colonel Driant n’a eu de cesse, depuis des semaines, d’alerter l’état-major français sur l’imminence d’une attaque allemande et l’ampleur de celle-ci.
Le 21 février à l’aube, comme toutes les positions de première ligne, le Bois des Caures est soumis à un bombardement intensif. On estime à environ 80000 le nombre des obus qui s’abattent sur ce secteur boisé de 3 km sur 800 mètres. Pourtant, à 16 heures, quand cesse le bombardement, les rares survivants du groupement Driant opposent, au milieu des débris calcinés, une résistance acharnée, parfois au corps à corps, aux vagues d’assaut allemandes. Pendant les deux jours que durent les combats, les deux bataillons de chasseurs perdent environ 90 % de leurs effectifs. Contraint d’ordonner la retraite, le colonel Driant est lui-même tué le 22 février après-midi. Cette résistance désespérée des premières lignes françaises permet de retarder l’assaut allemand et de gagner un temps précieux indispensable pour que les renforts rejoignent Verdun et que la défense de la ville s’organise.
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