Malgré une certaine supériorité militaire – encore illustrée par les échecs sanglants des offensives françaises de septembre 1915 en Champagne et en Artois – l’Allemagne commence déjà, fin 1915, à éprouver des difficultés économiques liées notamment au blocus naval imposé par les Alliés.
N’ayant pas réussi à obtenir un avantage décisif sur le front de l’Est, le haut commandement décide donc de reprendre l’initiative sur le front occidental, afin de pouvoir aborder en position de force d’éventuelles négociations de paix. Le choix du lieu de la bataille est particulièrement pertinent : Verdun forme au sein du front français un saillant coupé par le cours de la Meuse, qui constitue une menace permanente pour les communications allemandes.
En outre, ses forts sont en grande partie désarmés et son ravitaillement est très difficile. Le chef d’état-major allemand, Falkenhayn, estime que l’immense supériorité de son artillerie lui permettra de rompre rapidement le front. Il ne veut alors ni « percer », car il n’a pas assez de divisions, ni « saigner l’armée française », ce qu’il a prétendu après coup, une fois la bataille enlisée, et dans ses Mémoires écrites après-guerre. L’héroïque défense des « poilus » et leur volonté farouche de « sauver » Verdun transforme ce qui devait être une défaite majeure, entraînant une paix séparée, en une bataille d’usure de dix mois sans résultats militaires.
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