Le début de la Première Guerre mondiale, particulièrement meurtrier – plus de 300000 morts français entre août et octobre 1914 – se double d’un véritable désastre sanitaire qui met cruellement en évidence l’inadaptation du Service de santé des Armées aux conditions de cette nouvelle guerre. Dès l’automne 1914, le service s’adapte en mettant en place le triage médico chirurgical des blessés, méthode toujours en vigueur aujourd’hui, qui a par la suite inspiré les services de secours d’urgence civils.
Les centaines de milliers de blessés de la bataille de Verdun dépendent d’abord pour leur survie de l’aide de leurs propres camarades – parfois au péril de leurs vies – ou de leur possibilité de rejoindre eux-mêmes, avec des moyens de fortune, les postes de secours situés au plus près de la zone des combats. Destinés aux premiers secours, rudimentaires et peu hygiéniques, les postes de l’avant ne sont pas conçus comme des lieux d’interventions chirurgicales mais comme des relais, étapes intermédiaires entre le front et l’arrière. Ils sont aussi souvent, malgré l’immense abnégation des soignants, le lieu de l’agonie et du décès de blessés qui y ont bénéficié d’une prise en charge, encore rudimentaire, de leur souffrance : piqûres de morphine, compresses d’huile camphrée…
C’est une fois dans le poste que le blessé est examiné et évacué, selon son état et ses chances de survie, par les brancardiers, une fois la nuit tombée, via les boyaux encombrés de corvées et de relèves. De là, ils sont transférés par des voitures vers les hôpitaux de l’arrière via les « ambulances divisionnaires » puis les HOE, les hôpitaux d’orientation et d’évacuation.
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