Le général Pétain, qui relève alors directement du Grand Quartier Général, est chargé de sauver Verdun à tout prix, le 25 février 1916.
Le 1er mai, Joffre le remplace par Nivelle à la tête de la IIe armée, unité qui dépend alors du Groupe d’Armées du Centre… lequel va être confié à Pétain. Celui-ci reste donc très attentif au déroulement de la bataille et très actif dans sa conduite jusqu’à son terme.
Si la victoire finale résulta pour l’essentiel du courage et des sacrifices des soldats français, le sens de l’organisation de Pétain et un certain charisme n’y sont pas étrangers : c’est Pétain qui met en place la logistique, perçoit la nécessité de gagner la bataille aérienne et de galvaniser le moral des troupes avec son fameux ordre du jour du 10 avril 1916 « courage, on les aura ! ».
En partie écarté du commandement opérationnel de Verdun au profit de Nivelle et de Mangin par Joffre, qui lui reproche son manque de combativité, Pétain acquiert sa popularité auprès des combattants plus tard, lors de la crise morale de 1917, en mettant un terme aux offensives inutilement meurtrières et en libéralisant le régime des permissions.
Comme l’écrit Marc Ferro, il existe, en fait, deux traditions de la victoire de Verdun « celle des chefs militaires et politiques qui la mettent au crédit de Nivelle, et celle des combattants qui ne connaissent que Pétain ». La figure du « sauveur de Verdun » sera abondamment exploitée par la propagande du régime de Vichy.
Ajouter un commentaire