En 1914, le secteur de la future bataille de Verdun compte de nombreux bourgs agricoles peuplés chacun de quelques centaines d’habitants, évacués au début des combats.
Soumis à des bombardements massifs ainsi qu’à de multiples attaques et contre-attaques – Fleury-devant-Douaumont a été à lui seul pris et repris seize fois durant l’été 1916 – ces villages sont au terme de la bataille réduits à l’état de terres incultes, constellées d’amas de matériaux, de cadavres et d’obus non explosés. Cette situation, qui se retrouve sur l’ensemble du front, conduit à désigner sous le nom de « zone rouge », les territoires où se sont déroulés les combats, destinés à être remis en culture et reconstruits.
Autour de Verdun, l’ampleur des destructions et la charge mémorielle qui s’attache bientôt à l’ancien champ de bataille, conduit l’Etat à donner à neuf villages meusiens un statut particulier de « Mort pour la France ». Seules quelques plaques commémoratives, quelques ruines, souvent une chapelle érigée en lieu et place de l’ancienne église témoignent de ces anciens « villages détruits » qui conservèrent symboliquement un maire et un conseil municipal. Au titre des dommages de guerre, l’Etat a acheté à ces communes leurs 7000 hectares de terres agricoles, qui jointes aux 10000 hectares qu’il possédait déjà, forment la zone rouge du champ de bataille où toute construction est interdite et qui a été reboisée.
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