La terrible bataille d’artillerie que fut Verdun a entraîné non seulement la mort de masse des combattants, mais aussi le démembrement, voire la disparition pure et simple, des corps broyés et ensevelis. Outre 216000 blessés, l’armée française compte à Verdun, pour la seule année 1916, 101000 disparus qui s’ajoutent aux 61000 morts identifiés.
Dès 1916 le président de la section locale du Souvenir français de Rennes propose qu’un soldat français à l’identité « inconnue » soit inhumé au Panthéon pour y représenter ces milliers d’hommes privés de sépultures. Ce projet aboutit quatre ans plus tard, avec la loi, votée à l’unanimité des députés le 8 novembre 1920, qui ordonne « la translation à Paris et le dépôt à l’Arc-de-Triomphe des restes d’un soldat inconnu mort pour la France au cours de la grande guerre ».
C’est très symboliquement que le choix du cercueil, parmi ceux de huit soldats tombés dans huit différents secteurs du front, s’effectue dans l’une des casemates de la citadelle souterraine de Verdun, le 10 novembre, sous l’autorité du ministre des Pensions André Maginot, lui-même ancien combattant et mutilé lors des combats de la Woëvre en 1914.
Le 11 novembre 1923, une flamme du souvenir est allumée sur la tombe du soldat inconnu et ravivée depuis cette date tous les soirs. Depuis 1980, cette flamme est aussi, tous les ans, acheminée par des marcheurs de Paris à Verdun où elle brûle, dans la crypte du monument de la Victoire, du 1er au 11 novembre.
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