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19 - 07 - 2016

Rouget de Lisle & La Marseillaise : épisode 1

Sur les bancs de l’école

Claude-Joseph est le fils aîné de Claude Ignace Rouget et de Jeanne Madeleine Gaillande. Il est né à Lons-le-Saunier (Jura) le 10 mai 1760. Afin de lui permettre d’accéder à l’école militaire, sa famille ajoute à son patronyme la particule « de Lisle ». Il se rend à Paris en 1776 et sort de l’école militaire en 1781 avec le grade de sous-lieutenant d’infanterie.

Le 1er janvier 1782, Rouget de Lisle entre à l’école du génie de Mézières où une vingtaine d’élèves seulement sont admis chaque année. Une note du 8 octobre 1783 dresse un portrait contrasté du futur ingénieur : « N’a que trop confirmé l’opinion qu’il avait donnée […] Il n’a travaillé qu’autant qu’il y a été contraint et il a mis dans l’exécution de son travail toute la négligence et toute la maladresse qu’il faut pour prouver qu’il n’a aucune émulation […] Il paraît avoir de l’esprit, même de la finesse et de la pénétration dans tout ce qui n’est pas relatif à son travail […] Son caractère est doux et honnête, mais très porté à la dissipation et aux choses futiles. »

Archives du comité technique du génie, article 18, section 1, paragraphe 1 pièce 100.

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Uniforme de capitaine de génie

Une carrière en dents de scie

Sorti de l’école en 1784, il est nommé lieutenant en second au corps royal du génie, à la direction de Grenoble, puis détaché quelques mois plus tard à Mont-Dauphin. Rouget de Lisle est chargé, comme d’autres officiers du corps royal du génie, de surveiller les travaux de fortifications qui sont confiés à des entrepreneurs privés.

En 1788, il est détaché dans le Jura au « Château » – peut-être le fort de Joux. Son supérieur, le duc d’Aumale, lui trouve un mérite limité et souhaite sa mutation. Il la reçoit le 15 septembre 1789,
en même temps que sa nomination au grade de lieutenant en 1er de la brigade de La Rochelle. Il prend alors un congé pour s’installer à Paris et s’engage dans une carrière littéraire, travaillant notamment avec le compositeur André Grétry (1741-1813).

Le 1er avril 1791, il est nommé capitaine, puis le 17 avril, reçoit sa lettre d’affectation pour Strasbourg où il rencontre le célèbre Ignace Pleyel (1757-1831), maître de chapelle de la cathédrale. Ce dernier met en musique l’Hymne à la Liberté, écrit par Rouget de Lisle, et joué lors d’une fête le 25 septembre 1791.

Dans la nuit du 26 au 27 avril 1792, le capitaine Rouget de Lisle compose Le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin – renommé plus tard La Marseillaise. Bien qu’il ait déjà reçu sa nouvelle affectation, il demande à combattre dans l’armée du Rhin. Le 27 avril 1792, Victor de Broglie adresse une lettre au ministre de la Guerre pour garder « cet officier […] aussi distingué par ses talents que par son patriotisme » mais il est trop tard : Rouget de Lisle doit occuper le poste d’ingénieur en chef de la place d’Huningue.

Le 25 août 1792, il envoie une lettre concernant l’avancée des travaux ordonnés à Huningue. Ce même jour, les commissaires de l’Assemblée nationale passent pour recueillir l’adhésion des officiers au nouveau serment. Rouget de Lisle refusant de prêter serment, est suspendu de ses fonctions tout comme de nombreux officiers du génie et de l’artillerie.

Après avoir fait amende honorable, il est réintégré en octobre 1792. Il accompagne le général de Valence dans sa marche sur Namur (Belgique). Le 5 janvier 1793, il obtient une permission pour rentrer à Paris. Il est emprisonné pendant onze mois pour trahison au moment de la Grande Terreur (août 1792 – juillet 1794). Libéré, il est réintégré comme capitaine de 1re classe, le 20 mars 1795, mais ne se rend pas à sa nouvelle affectation. En 1795, il semble qu’il participe aux opérations de l’armée de l’Ouest, commandées par le général Hoche, mais rien dans les archives de l’armée de l’Ouest ne l’atteste et Hoche ne le mentionne pas dans son rapport. Seul le témoignage de Rouget est relaté dans un document. Il est promu chef de bataillon le 2 mars 1796 et démissionne le 30 mars 1796. C’est la fin de sa carrière militaire.

Texte réalisé en partie avec des archives et un document rédigé par Louis Garros et Marc André Fabre, conservés au Service historique de la Défense à Vincennes.

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