Bas-reliefs ornant le piédestal du monument. En haut, l’engagement des volontaires en 1792.
En bas, La Marseillaise à la tête des volontaires poursuivant les adversaires © Sylvie Picolet
Deux statues pour un homme
Pendant la IIIe République (1870-1940), certains symboles, repris de la Révolution de 1789, sont systématiquement employés pour affirmer le pouvoir républicain : RF pour République française, le drapeau tricolore, le faisceau d’armes, etc. Avec une intention similaire, pour montrer cet attachement à l’origine de la République française et donner des modèles aux citoyens, les villes se peuplent de statues érigées à la gloire des grands hommes. Le 14 février 1879, La Marseillaise est déclarée hymne national. En 1880, à Choisy-le-Roi, comme à Lons-le-Saunier, une souscription nationale est ouverte pour la réalisation d’une statue de Rouget de Lisle.
En 1882, la direction générale des Beaux-Arts passe commande d’une statue en bronze au sculpteur parisien, Clément-Léopold Steiner (1853-1899) qui reçoit une médaille de première classe au Salon de 1884 pour sa statue en plâtre de Rouget de Lisle. En 1889, cette statue est donnée par l’État au musée de Reims. L’architecte Lucien Leblanc est chargé de composer l’ensemble du monument, associant : la statue en bronze de Steiner ; le piédestal en granit de Louvigné-du-Désert ; les bas-reliefs en bronze de Steiner ; les inscriptions ; l’entourage – qui n’existe plus aujourd’hui – formé de douze bombardes et de pyramides tronquées reliées entre elles par des chaînes.
La statue de Choisy-le-Roi, ville dans laquelle Rouget de Lisle a passé les dernières années de sa vie, est inaugurée le 23 juillet 1882. La statue de Lons-le-Saunier, ville natale de Rouget de Lisle, est inaugurée le 27 août 1882.
La statue est placée tout d’abord au centre du carrefour de la rue du Pont (rue Jean Jaurès), de l’avenue de la République (avenue Léon Gourdault), de la rue du faubourg Saint-Eloy (avenue Gambetta) et de l’avenue de Paris (boulevard des Alliés).
Le 28 janvier 1942, elle est enlevée par l’armée d’occupation qui recherche des métaux non-ferreux. Les commerçants vident leurs vitrines et y placent une photo de la statue, dont un crêpe noir
masque un angle en signe de deuil. Georges Migneau, maire de Choisy-le-Roi de 1936 à 1943, après consultation de quelques notables de la ville, intervient auprès des autorités allemandes et propose de livrer un poids de cuivre équivalent à celui de la statue. Elle est alors réinstallée sur son piédestal au centre du carrefour.
Le 10 octobre 1951 le conseil municipal prend la décision de
déplacer la statue car elle nuit à la circulation automobile de plus en plus importante autour du carrefour. Elle est démontée et partiellement remontée au centre de la place Foch. Elle perd alors son entourage. La statue est à nouveau démontée et stockée sur le côté droit du commissariat de police, de février à juillet 1973. Plus tard, le piédestal est transféré dans le parc de l’hôtel de ville, seuls apparaissent alors les quatre flancs, puis le 25 juillet 1973, la statue prend place sur ce piédestal. En 1992, elle revient à son emplacement originel, au centre du carrefour rebaptisé Rouget de Lisle.
La bouche ouverte semble chanter La Marseillaise et rappelle le tableau de Pils (1849)
Les cheveux longs sont noués sur la nuque, conformément à la mode de la Révolution de 1789
Épaulette d’officier
Uniforme militaire
La main droite est placée sur le cœur
La main gauche tient fermement une épée et la partition de La Marseillaise évoquant le soldat-artiste
Pour donner plus de mouvement à la statue, la jambe gauche musclée avance, pendant que l’autre jambe est légèrement en suspens
Bottes souples militaires
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