© Vincennes, service historique de la Défense (SHD)
Déclaration de guerre
La déclaration de guerre du 20 avril 1792 résulte d’une hostilité forte des monarchies et des empires d’Europe contre la France révolutionnaire et fait suite à un ultimatum remis par la France, le 25 mars 1792, au roi de Bohême et de Hongrie pour faire disperser les rassemblements d’émigrés en Rhénanie, qui menacent les frontières. Ci-dessus, la page 2 mentionne d’ailleurs les reproches que la « Nation Françoise » fait à « François Ier » qui a repoussé l’ultimatum.
Le 20 avril 1792, Louis XVI « roi des François » et non plus roi de France, comme le mentionne la déclaration, se rend à l’Assemblée législative. Charles-François Dumouriez, le ministre des Affaires étrangères, lit le rapport qui permet au roi de proposer une déclaration de guerre. Les députés votent le décret : sur 750 votes, 7 seulement sont négatifs.
Une nuit, à Strasbourg…
Dès le 24 avril 1792, comme le précise la déclaration de guerre en page 3, le maire de Strasbourg, Philippe-Frédéric de Dietrich, diffuse la nouvelle par voie d’affiches et accueille les volontaires au cours de fêtes patriotiques.
Au soir de la déclaration de guerre, il invite chez lui, comme il le fait régulièrement, un groupe de personnes : des officiers de la garnison, des nobles libéraux, des roturiers… Rouget de Lisle, capitaine du génie de cinquième classe, en garnison à Strasbourg, fait partie des convives habituels.
Au cours de la soirée, le maire déplore qu’il n’existe aucun chant adapté aux nouveaux événements. On raconte qu’il s’adresse alors à Rouget de Lisle, connu pour son goût de la musique et de la poésie : « Monsieur de Lisle, faites-nous quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation. »
Au terme de la soirée, Rouget de Lisle rentre chez lui et compose les paroles et la musique du Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin. Le lendemain matin, il se rend chez de Dietrich. Enthousiasmé par le chant, le maire fait réunir les mêmes convives que la veille pour un nouveau souper et le chante, de sa voix de ténor, accompagné par Rouget de Lisle au violon et par une de ses nièces ou sa femme au piano.
Le 26 avril 1792, Rouget de Lisle dédie le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin au maréchal Nicolas Luckner et lui en adresse une copie.
Le 29 avril, le chant est interprété pour la première fois en public, à Strasbourg sur la place d’Armes – actuelle Place Kléber – par la Garde nationale pour accueillir les Volontaires du Rhône et de la Loire qui doivent aller monter la garde à la frontière.
La famille de Dietrich, des soldats et officiers en garnison ou de passage à Strasbourg, des voyageurs de commerce commencent à en diffuser un peu partout en France des copies manuscrites. Plusieurs imprimeurs vont ensuite prendre le relai.
Rouget de Lisle composant La Marseillaise par Jean-Jacques Scherrer, 1918.
Tableau exposé dans la mairie de Choisy-le-Roi © BDIC, Musée d’histoire contemporaine
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