Avec une moyenne d’âge de 30 ans en 1940, la grande majorité des compagnons de la Libération était trop jeune pour avoir participé à la Première Guerre mondiale. Cependant, à l’image de la société française de l’entre-deux guerres, ils se sont construits, à des degrés et dans des sens divers, avec les marques profondes laissées par le conflit, alors le plus meurtrier de l’Histoire.
Il nous a semblé utile de donner la parole à quelques-uns de ces jeunes – et parfois très jeunes gens – qui s’engagèrent souvent dès 1940 pour la libération de la France.
Henri Malin (1912-2003, officier de chars)
« Moi, j’ai mis les voiles, le revolver à la main. Etre fait prisonnier sans avoir tiré un coup de feu, cela n’allait pas. J’étais pour continuer la guerre, mon père avait été tué en 14. La veille de l’armistice, j’ai dit : Je veux aller en Angleterre. »
Marius Guyot (1918-2006, mécanicien mitrailleur)
« Personnellement, j’ai été élevé dans un milieu patriote. Mon père était mort en 1918. Ma mère avait épousé un blessé de 14. La France occupée et ne rien faire : c’était impossible. »
Daniel Cordier – Chancelier d’honneur de l’ordre de la Libération (né en 1920, Français libre, secrétaire de Jean Moulin)
« L’anniversaire de l’armistice tombe un lundi [11 novembre 1940]. Cela nous vaut une journée de congé, occasion de rejoindre en pensée nos parents : les pères de la plupart d’entre nous ont fait la Grande Guerre. Le séjour dans la boue d’Old Dean, bien que sans danger, nous permet de comprendre ce qu’ils ont enduré. Nous les admirons aujourd’hui plus encore que dans notre enfance. »
Henri Malin. © Musée de l’ordre de la Libération |
Marius Guyot. © Musée de l’ordre de la Libération | Daniel Cordier. © Ordre de la Libération |
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