Jean-Pierre Vernant (1914-2007, commandant FFI)
« Mon père s’est engagé volontaire comme deuxième classe dans l’infanterie et il a été tué dès le début de 1915. Je ne l’ai absolument pas connu. Et je me rends compte maintenant que si je n’avais pas de père charnel et incarné, j’avais un père, comme ça, fantasmé. Ce type socialiste qui s’engage comme deuxième classe et qui se fait tuer dès 1915 c’est sûrement quelque chose qui pour moi a joué sans même que je le sache. »
Claude Raoul-Duval (né en 1919, pilote de chasse)
« Dans ma famille nous n’avions aucun sentiment antiallemand ; mon arrière-grand-mère était allemande et mon père parlait allemand. Très souvent à la maison mon père réunissait ses camarades. Tous avaient fait la Grande Guerre et ensemble, ils évoquaient surtout le froid, la boue, les rats, la puanteur de la vie dans les tranchées. C’est ce qui m’a convaincu que, si je devais me battre, je choisirais une autre arme. »
Louis Cortot (1925-2017, résistant FTP-FFI)
« Dans ma famille et à l’école de la République, j’ai été averti des horreurs de la guerre. Mon oncle né en 1856 me rappelait la guerre de 1870 ; mon père, c’était celle de 14-18 ; et moi j’ai connu celle de 39-45. Je dis tout cela car la vie est une lutte continuelle – à toutes les époques. Notre belle devise « Liberté, Egalité, Fraternité », inscrite aux frontons de nos mairies, c’est bien mais cela ne suffit pas. Il faut l’appliquer et surtout la défendre. »
Jean-Pierre Vernant. © Olivier Matthey-Doret |
Claude Raoul-Duval. © Ordre de la Libération | Louis Cortot. © Ordre de la Libération |
Ajouter un commentaire