Sur les 150 000 chevaux qui partent en Russie, les trois quarts paient de leur vie le désastre de cette campagne.
Dès le mois de juin 1812, des conditions climatiques épouvantables occasionnent des pertes importantes. Dans ses Mémoires le général Boulart raconte : « Quel spectacle s’offre à mes yeux ! Le quart de mes chevaux étaient gisants, les uns morts ou près de mourir ; les autres grelottants… Les chemins étaient défoncés : il y avait à monter et à descendre : de nombreux cadavres de chevaux les encombraient déjà ; moi-même, j’étais obligé d’en laisser à chaque pas ».
Si l’épuisement, les maladies, la faim et le froid n’en viennent pas à bout, alors ce sont les soldats qui se chargent d’abréger leur existence. Dans ses Mémoires, le Grand Ecuyer Caulaincourt raconte : « Ces malheureux se nourrissaient, la plupart du temps, de la chair des chevaux qui tombaient sur la route. On dépeçait ces animaux avant de les tuer ! Malheur à celui qui tombait ! On se jetait dessus et son maître aurait eu quelquefois bien de la peine à le défendre. Les premiers arrivés attaquaient la culotte, le plus adroit ouvrait le flanc et prenait le foie qui était, de fait, le morceau le moins dur et le meilleur. Tout cela se passait sans que personne ne songeât à tuer la pauvre bête tant on était pressé de se remettre en route. »
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