Loyaux au roi et à l’État, les mousquetaires n’affrontent pas Richelieu. Les gardes du cardinal ne sont jamais une vraie menace. Le comte de Rochefort, âme damnée du cardinal, échappe (presque) toujours à d’Artagnan pour mieux l’entraîner plus loin dans l’aventure. Le véritable adversaire n’est donc ni homme de pouvoir, ni homme de guerre, ni gentilhomme.
Femme fatale, séductrice, manipulatrice, espionne, assassin, diablesse… Anne de Breuil, dite aussi comtesse de la Fère, baronne de Sheffield ou milady de Winter, a renoncé au rôle que la société attribue aux femmes. Pétrie de rancœur, aux confins de la folie, elle combat avec ses propres armes, ne reculant devant rien pour parvenir à ses fins. Elle se situe ainsi à l’opposé des héros, dont elle méprise le code d’honneur, ce qui en fait un adversaire imprévisible et très dangereux.
Fascinante et venimeuse, elle constitue l’un des atouts majeurs du roman et partant, de toutes les créations visuelles qui l’adaptent ou s’en inspirent.
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