Après un premier récital donné lundi 17 juin dernier et dans le cadre du prochain concert qu’il donnera le lundi 24 juin avec le Trio Dumky, Frédéric Lagarde répond pour vous en exclusivité à nos questions sur son parcours, son travail et … ses impressions sur son passage aux Invalides !
Quelques mots sur votre parcours de formation, et sur ce qui vous a mené à la saison musicale du musée de l’Armée?
J’ai suivi un parcours très traditionnel qui est celui du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Pour moi le choix de la musique s’est imposé très jeune, car à l’instar des sportifs qui entament un parcours centré sur leur discipline dès le plus jeune âge, le musicien suit une formation spécialisée et consacrée à son instrument très tôt dans sa scolarité. Etre musicien, c’est un sacerdoce.
Quant à mon arrivée aux Invalides, j’ai eu la chance et le plaisir d’être invité par Aldo Ciccolini, il y a de cela plusieurs années, alors qu’il se produisait dans votre saison. Des liens se sont ensuite tissés, et je suis revenu à plusieurs reprises avec d’autres musiciens pour des programmes de musique de chambre. Mais je n’ai joué qu’une seule fois ici en tant que soliste, et c’est donc la première fois depuis dix ans que je reviens… avec grand plaisir au regard de la qualité du cadre, et du son de votre piano !
On imagine le pianiste sensible à l’instrument mais aussi au lieu où il joue… quel est votre ressenti ici au Grand Salon de l’Hôtel national des Invalides ? Le lieu vous influence-t-il ?
Le jeu est bien sûr avant tout influencé par l’instrument sous les doigts du pianiste, et j’aime beaucoup votre piano, ce qui est important et très positif pour un récital. De plus, le Grand Salon des Invalides, c’est un volume intéressant à gérer : la salle est d’une taille moyenne quant à sa surface, mais elle dispose d’une très grande hauteur sous plafond qui favorise la réverbération, les sons sont très longs dans ce volume.
Et puis, c’est un vrai rendez-vous avec l’histoire de jouer ici, les lieux sont porteurs de sens pour moi. C’est d’autant plus important que j’ai l’habitude de présenter les œuvres du programme dans leur contexte historique. Et le programme prévu est en rapport absolu avec l’histoire des Invalides…
A propos du programme de ce lundi 17 juin, comment l’avez-vous composé ?
Je me suis donné beaucoup de mal pour composer ce programme, afin qu’il ait un lien légitime avec l’exposition « Napoléon et l’Europe ». Cela ne m’intéressait pas de proposer des pièces sous le seul prétexte d’avoir été composées sous le règne de Napoléon. J’ai choisi des pièces absolument originales, comme celle composée par Michel Gebauer qui était le chef de musique de la Garde Impériale. Je trouve intéressant de pouvoir entendre la musique qui accompagnait les soldats de la Grande Armée et qui a rythmé leur marche sur les routes vers la Russie. Quant à la Sonate en mi bémol majeur n°6 les Adieux opus 81 a., c’est à l’initiative du musée de l’Armée qu’elle est au programme : je ne l’ai jamais jouée auparavant, et elle a d’ailleurs présenté quelques difficultés à maîtriser. Ensuite, j’ai choisi deux œuvres complètement originales : L’invitation à la Valse de C.M. von Weber et La Sonate élégiaque en mémoire de Louis Ferdinand de Prusse de J.L. Dussek. Enfin, le programme s’achève par une œuvre inédite, ma transcription personnelle pour piano de l’Ouverture « 1812 » de P.I. Tchaïkovski. C’est absolument rarissime, et je n’ai jamais entendu un pianiste jouer cette pièce seul au piano.
Quelques mots sur le Trio Dumky avec qui vous revenez jouer en nos murs lundi prochain, le 24 juin 2013 à 20h ?
Nous jouons ensemble très régulièrement depuis 2000 dans un grand nombre de pays à travers le monde. Et nous vous avons préparé un programme de trois œuvres pour ce concert, seulement trois car les pièces pour trio sont presque toujours plus longues que celles pour piano seul. La première sera le Trio en sol majeur dit « A la hongroise » de Haydn. La seconde sera une pièce du compositeur français Onslow, compositeur peu connu mais qu’on appelait le « Beethoven des Français ». Et il s’agit à travers son Trio en ré majeur n°6 de souligner l’existence et l’activité de l’art français de la période napoléonienne, même s’il est alors moins riche que ce qui se produit au-delà du Rhin. Il a fallu quatre mois pour parvenir à trouver la partition ! Elle était en effet introuvable dans les collections et archives publiques, et au fil de nos recherches nous l’avons finalement trouvée dans une collection particulière. Enfin, le programme s’achèvera par le Trio en si bémol majeur opus 97 n° 7 dit « A l’Archiduc », l’une des œuvres les plus célèbres de Beethoven.
Et je n’aurai qu’une seule chose à ajouter : venez nombreux nous écouter !
…
Achetez vos places pour écouter le Trio Dumky.
Rendez-vous lundi 24 juin à 20h00 en salle Turenne de l’Hôtel national des Invalides pour un concert qui promet d’être exceptionnel !
Crédits Photos : D.R.
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