Sélectionner votre langue : Français

26 - 04 - 2020

Focus sur cinq nouvelles acquisitions du musée de l’Armée

Zoom sur cinq des dernières acquisitions du musée de l’Armée qui viennent enrichir les fonds des départements Beaux-arts et patrimoine, Ancien Régime et de la médiathèque d’étude et de recherche.

Ces pièces rares et de qualité révèlent l’histoire des armées et de leurs savoir-faire. Elles sont les témoins d’une histoire qui lie l’armée à la nation.

 

Département beaux-arts et patrimoine

Giovanni Giani (1866-1937), L’Armurerie royale de Turin, 1892, huile sur toile

Achat auprès de la galerie Charvet, 13 mars 2020

Giovanni Giani (1866-1937), L’Armurerie royale de Turin, 1892, huile sur toile © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais/Émilie Cambier

Cette œuvre du peintre italien Giovanni Giani met en scène le montage d’une armure de joute de la Renaissance dans la galerie de Beaumont de l’Armeria Reale de Turin. Elle a été réalisée en 1892 à l’issue d’une période durant laquelle plusieurs galeries d’armes et d’armures insignes sont regroupées dans les capitales européennes et converties en musées visant à exalter l’histoire des dynasties et des nations européennes.

Ce tableau permet d’évoquer la patrimonialisation des armures anciennes ainsi que les grandes collections étrangères complémentaires et comparables à celles du Musée, notamment les collections italiennes dont il conserve plusieurs fleurons.

L’œuvre de Giani fait référence à ces grandes collections dynastiques et royales européennes parmi lesquelles le musée de l’Armée s’illustre auprès des institutions telles que l’Armeria Reale de Turin, la Hofburg de Vienne, le Rüstkammer du Residenschloss de Dresde, le Real Armeria Madrid et le Livrustkammeren de Stockholm.

Peintre d’Histoire formé à l’Academia Albertina, Giovanni Giani a régulièrement exposé au Salon de la Promotrice de Turin ainsi qu’à l’exposition Triennale de la Brera à Milan.

 

Albert Brenet, Messageries maritimes, 1920

Achat auprès de la maison de vente Lynda Trouvé, 17 mars 2020

Albert Brenet, Messageries maritimes, 1920 © Lynda Trouvé/Christophe Fumeux

Cette affiche publicitaire d’Albert Brenet, artiste peintre (1903-2005), datant de 1920 a été réalisée pour les Messageries maritimes fondées en 1851. Cette compagnie privée était chargée de l’acheminement des marchandises et du courrier provenant de la Métropole française vers l’Extrême-Orient. Cette mission à l’origine assurée par l’État français fut finalement sous-traitée car jugée trop coûteuse.

Elle rejoint les collections du Musée en prévision des salles consacrées à l’histoire de la colonisation et de la décolonisation, car elle témoigne des conventions liant la compagnie à l’État français autorisant le transport de troupes et de matériels militaires via les bateaux des Messageries. Cet accord a notamment permis l’acheminement des troupes françaises vers le Vietnam pendant la guerre d’Indochine. Les Messageries maritimes deviennent ainsi, grâce à l’aide logistique qu’elles apportent, partie prenante du conflit.

L’artiste Albert Brenet fut l’un des peintres officiels de la Marine à partir de 1936. Il travaillait régulièrement pour l’Illustration, la Compagnie Transatlantique et pour les Messageries maritimes. Passionné de militaria, plusieurs de ses esquisses représentant des uniformes sont déjà présentes au sein des collections du musée de l’Armée.

 

Ho Van Lai, For your next pleasure trip, choose…, éditions C. Ardin à Saïgon, 1938

Achat auprès de la maison de vente Lynda Trouvé, 17 mars 2020

Ho Van Lai, For your next pleasure trip, choose…, éditions C. Ardin à Saïgon, 1938 © Lynda Trouvé/Christophe Fumeux

Cette affiche promotionnelle rare, réalisée par l’illustrateur Ho Van Lai en 1938, vise à encourager les voyages touristiques de la Grande-Bretagne vers « l’Union indochinoise ». Cette entité, également nommée Fédération Indochinoise, a été fondée par la France en 1887 et a perduré jusqu’en 1954. Elle regroupe les territoires d’Extrême-Orient colonisés ou dominés par La France : le Laos, le Vietnam, le Cambodge ainsi que la province du Guangdong en Chine.

Cette affiche permet de synthétiser et d’exprimer de manière visuelle le groupement de ces territoires et la façon dont les Occidentaux tendent à les considérer. En effet, cette entité territoriale n’a pas de fondement culturel ancien. Ce groupement par la France sous une seule appellation est avant tout une manière de légitimer la colonisation.

 

Département Ancien Régime

Giberne d’officier de fusiliers modèle 1767, vers 1774

Achat auprès de l’étude De Maigret, 13 mars 2020

Giberne d’officier de fusiliers modèle 1767, vers 1774 © Marc Tomasi

Cette giberne d’officier de fusiliers, très rare, provenant d’une collection privée belge, vient compléter les collections du musée de l’Armée qui jusqu’ici ne comportaient que deux gibernes d’officier françaises ayant appartenu à des grenadiers. Cette pièce qui date des années 1770, est conforme au règlement du 25 avril 1767, comme en témoigne le système d’attache de la banderole qui se boucle sous le coffret.

Elle est en outre munie de son patron à cartouches en bois, percé de 16 trous. Les pièces d’équipements règlementaires de cette époque sont très rares. Il s’agit là du premier exemplaire à intégrer les collections du musée de l’Armée.

 

Département médiathèque, d’études et de recherches

Robert Masson (1876-1986), Notes quotidiennes de guerre, 1er août 1914 – 28 août 1924

Achat auprès de la librairie de livres anciens Ariane Adeline (Paris), 02 décembre 2019

Robert Masson (1876-1986), Notes quotidiennes de guerre, 1er août 1914 – 28 août 1924 © Ariane Adeline (Paris)

Sous la forme de sept registres manuscrits couvrant la période de 1914 à 1924, Robert Masson nous laisse un témoignage majeur et inédit d’une guerre racontée au jour le jour. Enrichi de très nombreux documents d’une grande rareté : lettres, cartes, photographies, articles de presse, notes et souvenirs de voyages, ces manuscrits sont d’un intérêt majeur pour les historiens.

Par ses compétences linguistiques et professionnelles, Robert Masson, banquier de formation, évolue tout au long de la Première Guerre mondiale à la frontière de trois mondes : militaire, diplomatique et financier. Simple soldat, il devient interprète et officier de liaison auprès des troupes russes et américaines en France, puis négociateur des emprunts pour soutenir l’effort de guerre auprès des gouvernements suédois, norvégien et américain avant de conseiller André Tardieu, acteur essentiel dans la négociation des traités de paix.

La médiathèque d’étude et de recherche du musée de l’Armée valorisera ce fonds par le biais d’une étude dans le cadre d’un travail de doctorat et d’une numérisation.

Ajouter un commentaire

* champs obligatoires