Le 14 juillet 1915, un cortège stationne dans la cour d’honneur des Invalides. Sur un affût d’artillerie repose le cercueil de Rouget de Lisle, recouvert d’un poêle funéraire sombre à franges dorées.
À l’avant, sept drapeaux français sont disposés en éventail. Les chevaux, peu visibles, sont tournés vers le nord. Le photographe est donc placé devant l’église Saint-Louis des Invalides. À gauche, des soldats, portant l’uniforme du début de la guerre, fusil crosse au sol, forment une haie d’honneur. À droite, on aperçoit deux drapeaux et le cortège des officiels qui commence à regagner la sortie après la cérémonie.
L’auteur de La Marseillaise
Né en 1760, Claude Joseph Rouget dit de Lisle – ou de L’Isle – est l’auteur du Chant de guerre pour l’armée du Rhin appelé à devenir plus tard l’hymne national français sous le nom de La Marseillaise. Il meurt en 1836, dans la pauvreté et l’anonymat, puis est enterré au cimetière de Choisy-le-Roi, près de Paris. En 1915, le transfert de sa dépouille vers un lieu plus prestigieux est décidé.
Le transfert des cendres de Rouget de Lisle devait initialement s’effectuer vers le Panthéon, mais la décision est prise trop tardivement, juste avant les vacances parlementaires, ce qui ne permet plus de voter la loi indispensable pour une telle opération. Le choix se porte alors sur les Invalides. Le cortège part de l’Arc de triomphe de l’Étoile, avec notamment la présence du président de la République, Raymond Poincaré, du président du Sénat, Antonin Dubost (1844-1921) et du président de la Chambre des députés, Paul Deschanel (1855-1922). Arrivé aux Invalides, Poincaré prononce un discours dans lequel, après avoir évoqué Rouget de Lisle, il termine par une virulente dénonciation des responsabilités de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie dans le déclenchement de la guerre.
Aujourd’hui, Rouget de Lisle se trouve en effet dans les Invalides, mais dans la caveau des gouverneurs, qui n’est pas ouvert au public.
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