Cette photographie est prise depuis la galerie supérieure, à l’angle sud-ouest de la cour puisque l’on y aperçoit les cadrans solaires en haut à droite. L’avion situé au premier plan est un Taube allemand pris près de Verdun.
Taube signifie « colombe » en français. En effet, l’ingénieur autrichien Igo Etrich (1879-1967) s’est inspiré d’une graine de Zanonia (pour les ailes) et d’un pigeon (pour le fuselage et la queue) afin de réaliser son aéronef « plus lourd que l’air ». Les ailes et la queue sont décorées d’une version simplifiée de la Croix de fer. C’est la première fois, pendant la Grande Guerre, que cette décoration figure sur les avions militaires allemands en tant que symbole de la nationalité allemande. On aperçoit, entre les ailes, un premier espace réservé au pilote, puis un deuxième, à l’avant de l’appareil, pour l’observateur.
Impact psychologique
Le premier bombardement aérien de Paris se déroule dès le dimanche 30 août 1914. Le lieutenant von Hiddessen et son observateur décollent à bord de leur Taube d’un terrain proche de Saint-Quentin dans l’Aisne, pour survoler Paris. Leur mission est de repérer des mouvements de troupes françaises, de jeter quatre bombes, alors peu précises et relativement inefficaces, ainsi que des paquets de tracts de propagande, mais aussi de larguer une longue banderole aux couleurs allemandes à laquelle est accrochée une lettre disant : « L’armée allemande est aux portes de Paris, vous n’avez plus qu’à vous rendre ». Ce raid, comme ceux qui suivent, vise les civils et a pour objectif d’effrayer et de démoraliser l’arrière. Pourtant des témoignages écrits et photographiques de l’époque montrent que la curiosité pousse certains Parisiens à se précipiter vers les impacts des bombes et à se masser, notamment à Montmartre, pour observer ces fascinants et dangereux avions !
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