La photographie ci-dessus a été prise le 12 juillet 1915. Ce jour-là, autos ambulances, tentes de premiers secours… offertes par la Russie à la France, son alliée, sont réunies dans la cour d’honneur.
Le ministre de la Guerre français, Alexandre Millerand (1859-1943) désigne quelque chose de sa main gantée orientant ainsi le regard de tous ceux qui l’entourent, notamment du colonel Dimitri Osnobichine (1869-1956), attaché militaire russe à Paris, reconnaissable à sa haute stature et à son uniforme. Entre les deux hommes, une infirmière, portant un uniforme rare à cette époque, place sa main gauche dans sa veste à l’image de la statue de Napoléon qui trône sur la galerie supérieure de la cour d’honneur depuis 1911. Les personnalités civiles officielles portent pour la plupart une canne, tandis que les militaires sont en uniforme, parfois l’épée au côté.
La Russie, un allié en difficulté
La Russie tsariste est l’alliée de la France depuis les années 1890. L’offensive russe en Prusse-Orientale, au mois d’août 1914, a indirectement aidé l’armée française dans la contre-attaque victorieuse qu’elle mène, avec l’armée britannique, contre les forces allemandes lors de la bataille de la Marne, au début du mois de septembre 1914. Au premier semestre 1915 en revanche, la Russie a subi une série de graves défaites face aux attaques conjointes de l’Allemagne et de son alliée l’Autriche-Hongrie.
Une cérémonie aux Invalides, comme celle du 12 juillet 1915, est une façon, pour les deux alliés, d’affirmer publiquement leur solidarité et leur confiance mutuelle, en dépit des difficultés. Les autos ambulances symbolisent à la fois les secours apportés aux combattants dans l’épreuve et l’évolution technique : les véhicules motorisés se substituent progressivement aux véhicules hippomobiles, et les chevaux fiscaux présents sous le capot remplacent l’animal.
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