A l’image de l’habit de cérémonie du Maréchal Ney, actuellement exposé château de Fontainebleau, les tenues de cérémonie des grands dignitaires définies par le peintre Jean-Baptiste Isabey restent des objets d’un luxe exceptionnel. En tant que telles, elles n’ont jamais été nombreuses, et plus rares encore sont celles qui nous sont parvenues et sont aujourd’hui conservées dans les collections françaises.
Trois tenues de cérémonie de maréchaux subsistent dans les collections publiques :
– Maréchal Berthier : habit, cape, culotte (Paris, musée de la Légion d’honneur);
– Maréchal Davout : cape (Auxerre, musée d’Art et d’Histoire);
– Maréchal Lannes : toque, habit, gilet, culotte, cape (Paris, musée de l’Armée).
Nonobstant l’existence d’un modèle commun, ces tenues diffèrent entre elles par de nombreux détails tels que le dessin des broderies ou la nature du textile. Ainsi la tenue de Berthier est-elle réalisée en satin bleu et non en velours. Chacune d’entre elles peut ainsi être vue comme l’exemple unique de la mise en œuvre de savoir-faire magistraux, tout en étant marquée par la personnalité et les fonctions particulières à son propriétaire. Dans le cas de Ney, on remarque les singuliers parements en arc de cercle, et la présence, sur la cape, de la plaque du rare ordre du Christ du Portugal.
Le maréchal Ney dans les collections publiques françaises
Malgré la gloire dont il est auréolé, le maréchal Ney se fait singulièrement discret dans les collections publiques françaises. Hors des grandes pages – souvent très postérieures – de l’épopée impériale, et d’importants fonds d’archives, son souvenir dans les collections françaises s’accroche à un nombre restreint d’objets. La plupart reste assez modeste quand d’autres ne le concernent qu’indirectement. À titre d’exemple, le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau conserve un couvre-pieds et de menus objets et dessins relatifs à son épouse, Aglaé Auguié, amie d’enfance de la reine Hortense. Dans les salles du musée de l’Armée, les maréchaux Lannes, Berthier ou Bessières sont représentés par des ensembles très remarquables tant par la quantité des pièces que par la qualité de leur réalisation et leur haute portée symbolique. Pour sa part, le maréchal Ney n’est présent qu’à travers son glaive de dignitaire. Arme de luxe inspirée des glaives de récompense attribués par le Directoire aux officiers méritants, le glaive de dignitaire était réalisé par la manufacture de Versailles ou par des fourbisseurs privés, pour être porté à la cour. L’ornementation de chacun des glaives des maréchaux est différente, et témoigne de la personnalité et du goût de son commanditaire. Longtemps conservée par les descendants du maréchal, l’arme a été acquise par le musée en 1973. Le musée conserve également le livret de solde du maréchal ; daté de 1815, il porte sur les plats de reliure les armes des Bourbons.
Crédits photos :
© Musée de l'Armée / Pierre-Luc Baron-Moreau
1 commentaire
18 décembre 2020 à 17h28
Conrazier Florence |
Vraiment de beaux costumes. Merci