Avant d’être exposé à nouveau au musée de l’Armée puis au château de Fontainebleau, l’habit de cérémonie du maréchal Ney a été l’objet d’une campagne de restauration d’envergure.
Après un constat d’état à réception, la prestigieuse tenue de cérémonie du maréchal Ney est passée entre les mains expertes de la restauratrice textile du musée de l’Armée, Isabelle Grisolia, qui a entrepris une restauration de fond, nécessitant plus de vingt jours de travail. L’objectif d’une restauration de ce type, véritable démarche scientifique, est de donner une lisibilité à l’objet, en respectant son état de « vie », afin qu’il puisse être conservé et présenté au public dans de bonnes conditions. Il ne s’agit donc pas de refaire parfaitement les motifs selon des critères purement esthétiques, mais de chercher à arrêter la dégradation liée au temps et à l’usure naturelle du textile.
En premier lieu, un temps de maturation est toujours nécessaire à la restauratrice pour s’approprier l’objet, en appréhender toutes les problématiques de restauration et anticiper les techniques à utiliser, allant jusqu’à imaginer les gestes à effectuer. Le respect de l’objet et de son histoire, au-delà même de la qualité du personnage qui l’a revêtu, est primordial.
S’ensuit la restauration proprement dite : l’habit est tout d’abord délicatement micro-aspiré ; une fois dépoussiéré, il faut combler les lacunes par la pose d’un tissu préalablement teint à la couleur de l’habit, lui-même cousu à l’aide de fils, teints à la couleur également. La recette de cette teinture est réalisée spécifiquement pour cette occasion sur la base de nuanciers, afin de correspondre parfaitement à la couleur des objets restaurés.
Pour cette réalisation, le poids de la cape fut un élément déterminant dans le choix des fils utilisés. Car, pour éviter de faire porter le poids sur la soie fragile de l’habit, il convenait utiliser les fils de la plus grande finesse.
Le mannequin est aussi l’objet de toutes les attentions, car c’est lui qui met en valeur la tenue dans les salles d’exposition. Il est réalisé sur mesure pour épouser les formes du corps, tout en tenant compte de la manipulation délicate de la future dépose de l’habit. Il a été entouré d’un tissu neutre et la restauratrice a recouvert les bras de satin, afin de faire glisser l’habit sans accrocs.
Crédits photos :
© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-GP / Emilie Cambier
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