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28 - 08 - 2018

« 1918, armistice(s) », épisode 9

Le général d’infanterie von Gündell, pourtant annoncé est finalement retiré de la délégation. Ce sont donc le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mathias Erzberger, l’ambassadeur comte Oberdorff, le général von Winterfeldt, ancien attaché militaire à Paris parlant français, et le capitaine de vaisseau Vanselow qui signent l’armistice. Ils sont accompagnés par le capitaine de cavalerie von Helldorff, officier de liaison et interprète, le capitaine d’état-major Geiger, deux ordonnances et un domestique civil. © Paris, musée de l’Armée.

Schéma de l’épi de Francport. Le village de Rethondes est situé dans la vallée de l’Aisne, sur la rive droite de la rivière. La gare, dite de Rethondes, se situe sur la rive gauche de l’Aisne, dans la forêt de Compiègne, sur la voie ferrée de Compiègne à Soissons © Paris, musée de l’Armée.

« Allo Eiffel, allo Eiffel… Le Haut commandement allemand sur l’ordre du gouvernement allemand, au maréchal Foch. Le gouvernement allemand ayant été informé par les soins du président des États-Unis que le maréchal Foch a reçu les pouvoirs de recevoir les représentants accrédités du gouvernement allemand et de leur communiquer les conditions de l’armistice (…) ».

La demande d’armistice

« Allo Eiffel… »

Le 5 octobre, un télégramme, intercepté et déchiffré par les Français, envoyé par le nouveau chancelier (depuis le 1er octobre) Max de Bade, par l’intermédiaire du gouvernement suisse au président américain Wilson, propose de conclure immédiatement un armistice général sur terre, sur mer et dans les airs, et de convoquer les belligérants en vue d’une négociation de paix.  À la demande de Clemenceau, Foch prépare un projet de texte et réunit les commandants en chef des armées alliées. L’armistice de Moudros est signé fin octobre, celui de Villa-Giusti le 3 novembre. Le 7 novembre 1918, à minuit trente, Maurice Hacot, caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit la demande d’armistice, en morse, émis de Spa en Belgique.

Un lieu

Au départ, les uns évoquent Berlin, d’autres Versailles. Foch, avant même d’avoir reçu le radiotélégramme du haut commandement allemand, a déjà choisi un itinéraire pour les plénipotentiaires. Il répond : « ils doivent se présenter aux avant-postes français par la route Chimay, Fourmies, La Capelle, Guise. Des ordres sont donnés pour les recevoir et les conduire au lieu fixé pour la rencontre. » Le 6 novembre, Foch a confié à la DTMA, la Direction des transports militaires aux armées, la mission de trouver un lieu accessible en train, proche de la ligne de front et permettant de ne pas exposer ou déranger les plénipotentiaires. Le sous-chef de service Pierre Toubeau et son équipe découvrent, à 2 km de la gare de Rethondes, en forêt de Compiègne, un épi de tir d’artillerie lourde aménagé en 1916, laissé à l’abandon et qui n’est pas signalé sur la carte, près du  carrefour du Francport.  Après accord de l’état-major, le site est rapidement aménagé. En dehors de l’état-major de Foch et de l’équipe de la DTMA, seuls Pétain et Clemenceau sont informés du lieu choisi. Une autre équipe se charge d’assembler un train pour les délégués allemands, il comporte notamment un wagon aménagé pour Napoléon III, décoré de l’aigle et de l’abeille impériales.

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