La bataille de Diên Biên Phu débute le 13 mars 1954. Sous couvert du Service Presse Information (SPI) en Indochine, deux reporters du service cinématographique des armées (SCA), Jean Péraud et Daniel Camus, se trouvent ou cœur des combats.
Le premier, né en 1925, ancien déporté engagé en Indochine, est intégré au SPI à partir de 1952 en tant que photographe ; reporter valeureux et téméraire, il y couvre les grandes opérations et ses clichés inspireront par la suite de nombreux photographes de guerre. À ses côtés, Daniel Camus, 23 ans, photographe pigiste pour le magazine Paris Match, effectue ses obligations militaires en Indochine depuis juin 1953.
Les deux hommes photographient la résistance héroïque des soldats français, leur souffrance ou encore l’antenne chirurgicale où le médecin commandant Grauwin opère nuit et jour dans des conditions difficiles avec des moyens de fortune. Comme tous les hommes encore sur place, ils sont faits prisonniers par le Viêt-minh le 8 mai 1954, après la chute de Diên Biên Phu, puis envoyés à marche forcée vers un camp situé à 300 kilomètres. Jean Péraud est porté disparu après avoir tenté de s’enfuir. Daniel Camus est libéré au terme de trois mois d’une captivité extrêmement éprouvante.
Les pellicules de neuf reportages couvrant la bataille ont été envoyées à temps vers les laboratoires du SPI mais, dans le feu de l’action, l’auteur des photographies n’a pas été mentionné avant leur expédition. À son retour en métropole, Daniel Camus rejoint la rédaction de Paris Match. Par pudeur ou par gêne peut-être, il ne se s’est jamais prononcé sur l’attribution de ces clichés. Aujourd’hui, le mystère demeure…
Crédits photos : © ECPAD / Jean Péraud © ECPAD / Daniel Camus
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