Le 11 janvier 2013, à la demande des autorités du Mali et de l’ONU, la France engage ses troupes au Mali dans le cadre de l’opération Serval pour stopper l’avancée des groupes djihadistes vers le sud du Mali, préserver l’existence de l’État malien et faciliter la mise en oeuvre des décisions internationales.
Pendant sept mois, quatre photographes de l’ECPAD partagent le quotidien d’unités françaises engagées en appui des forces armées maliennes. Ils photographient les mouvements des troupes françaises, de Bamako au massif des Ifoghas : la reprise de Gao, Tombouctou ou Tessalit, les visites d’autorités françaises et étrangères sur le terrain, enfin l’implication des différents partenaires africains aux côtés des forces françaises.
Les photographes officiels sont les seuls à suivre les opérations, autant en raison des craintes de l’état-major de voir des journalistes pris en otages que par souci de maîtriser la communication autour des opérations militaires. De fait, lors du déclenchement des hostilités, les seules images disponibles sont celles des préparatifs et de la logistique, ce qui fait dire au monde journalistique que Serval est une guerre sans images.
Les photographies de l’ECPAD, réalisées au plus près des combats, ne sont publiées qu’après les premières opérations alors que les possibilités de suivre celles-ci sont réduites pour les journalistes. Dans la lutte contre le terrorisme, le contrôle de l’image – depuis sa réalisation jusqu’à sa diffusion – constitue une autre zone de guerre, notamment dans les nouveaux médias.
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