Les troupes britanniques entrent dans la ville allemande d’Eupen (aujourd’hui en Belgique) le 1er décembre 1918. Un arc de triomphe sommaire recouvert de feuillage a été érigé à l’entrée de la ville. Les maisons ne sont pas pavoisées, les habitants sont peu nombreux et pas spécialement accueillants. À droite sur le mur clair, un panneau orné de l’aigle allemand annonce l’entrée de la ville. Eupen est rattachée à la Prusse après le congrès de Vienne en 1815, puis à l’Allemagne, lors de l’unification allemande des années 1870. © Paris, musée de l’Armée
Cette affiche est placardée dans la Prusse-Rhénane à partir du 30 novembre 1918. © Paris, musée de l’Armée.
Le 15 novembre 1918, le maréchal Foch fixe les règles du régime d’occupation élaborées en fonction des accords issus de la convention de La Haye de 1907. Il désigne quatre zones d’occupation en Rhénanie. Trois grandes villes : Coblence, Mayence et Cologne. Des têtes de pont de 30 km de rayon sur la rive droite du Rhin y sont installées. Au-delà de ces têtes de pont, une zone neutre et non militarisée s’étend sur 10 km, de la frontière hollandaise au Nord, à la frontière suisse au Sud. Les régions de Mayence, Coblence, Cologne, Mannheim et Wiesbaden, sous la responsabilité des Alliés, sont dans le fuseau horaire de l’Europe occidentale, alors que le reste de l’Allemagne continue à dépendre des horaires définis par le MEZ. © Paris, musée de l’Armée
Occupation
Elle commence par une démonstration de force avec un défilé des troupes devant l’autorité militaire alliée et/ou associée et la population locale « conviée » par des affiches. Des gestes symboliques sont effectués comme celui du général français Degoutte qui, en décembre, prononce son discours devant le tombeau de Charlemagne à Aix-La-Chapelle ; le général Plumer, chef de la 2e armée britannique, assiste au défilé des troupes, le 12 décembre, devant la statue du prince Hohenzollern de Prusse.
L’autorité militaire rencontre les responsables civils de la ville. Les troupes d’occupation s’installent dans des bâtiments déjà bâtis ou à construire, parfois avec l’aide financière ou la main d’œuvre de la ville. Le drapeau de l’occupant est omniprésent dans la ville.
L’autorité militaire peut intervenir dans la vie quotidienne de la ville en ajoutant des plaques de rue ou de bâtiment dans la langue des occupants ; en organisant des manifestations culturelles, à l’image du général Fayolle qui au début du mois de janvier, fait donner une série de concerts publics et une exposition sur les traces laissées par la Révolution française et le Premier Empire dans la région. En installant, sur des places symboliques ou très fréquentées des trophées, comme des canons, pris aux adversaires ou bien des engins témoignant de leur puissance, comme un char.
Cette occupation est généralement mal vécue par les populations, d’autant que la frontière occidentale du pays n’avait pas été franchie pendant les quatre ans de guerre.
Pour aller plus loin : Occuper l’Allemagne après 1918. La présence française en Allemagne avant l’apaisement de Locarno ou la continuation de la Grande Guerre par d’autres moyens par Nicolas Beaupré : https://journals.openedition.org/rha/6333#tocto1n1 ; Allemagne, décembre 1918. Les premières heures de l’occupation, Gilles Krugler : https://journals.openedition.org/rha/6612.
Ajouter un commentaire