LES COMBINAISONS TACTIQUES
La pique permet à des fantassins regroupés de s’opposer à la cavalerie lourdement armée. Toutefois l’affrontement de deux troupes de piquiers nécessite des armes complémentaires ; l’épée à deux mains crée des brèches en coupant les hampes des piques, et la hallebarde, maniable, permet de combattre au cœur de la mêlée. Le bataillon qui garde sa cohésion disloque alors l’unité adverse. À partir de 1525, on emploie les mousquets pour faire des trouées dans les rangs opposés ; la hallebarde est alors reléguée au rang d’insigne de fonction pour les sergents.
DU MODELE SOCIAL AU MODELE TACTIQUE
La pique, héritée de l’Antiquité, réapparaît sur les champs de bataille européens à la charnière des XIIIe et XIVe siècles, à l’instigation des villes flamandes, dont le pouvoir politique s’affranchit du système féodal. Leurs armées sont constituées essentiellement de fantassins équipés de piques, seule arme efficace contre la chevalerie qui domine alors les champs de bataille. A la fin du Moyen-Age, les mercenaires suisses et allemands répandent l’usage de la pique, donnant à l’infanterie une place prépondérante, que ni les progrès de l’artillerie, ni le développement des armes à feu portatives ne remettent en cause. L’abandon de la pique – en 1 703 en France – au profit du fusil à baïonnette, confirme la suprématie du fantassin, qui cantonne le cavalier à un rôle secondaire. L’évolution de la tactique, de l’armement et des modèles militaires, n’ont détrôné l’infanterie de son statut de « reine des batailles » qu’avec l’invention du char d’assaut lors de la Première Guerre mondiale.
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