La bataille de Verdun, qui fit 163000 morts français et 143000 allemands en dix mois, n’est pas plus meurtrière que certains autres épisodes de cette immense guerre industrielle.
La mémoire nationale en a pourtant fait le symbole même de l’horreur et de la terrible hécatombe que fut le premier conflit mondial. L’une des raisons tient à l’ampleur des pertes humaines concentrées sur un territoire restreint mais aussi à la durée des combats et à la configuration d’un champ de bataille sous le feu permanent d’une artillerie qui détruit tout, y compris les sépultures provisoires.
Tous ces facteurs conduisent les soldats à vivre littéralement entourés de cadavres tant amis qu’ennemis. Tous les témoignages publiés par les anciens combattants de Verdun abondent dans ce sens : les corps, souvent disloqués et en état de décomposition, sont partout et forment même parfois des éléments des tranchées ou des parapets qui apportent aux survivants un abri précaire.
Cette mort de masse est aussi omniprésente dans l’atmosphère. L’odeur suffocante du front, qui résulte des odeurs mêlées de la poudre, des gaz de combat et des corps en putréfaction se ressent à des kilomètres.
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