En choisissant Verdun comme lieu d’affrontement, l’état-major allemand a particulièrement bien pris en compte la situation d’encerclement presque total de la ville : pour l’essentiel, les voies ferrées qui la desservent sont coupées ou sous le feu de l’artillerie. Le seul axe permettant d’approvisionner le front sur lequel peut compter la logistique française est en effet la petite route départementale qui relie Bar-le-Duc à Verdun.
Un système de « noria » est alors mis en place et la route transformée en véritable « voie ferrée routière » : des files ininterrompues de véhicules conduisent journellement 12 à 15000 combattants, et 15000 tonnes de matériel de munitions et de nourriture. Rien ne doit interrompre ce flot : les véhicules qui tombent en panne sont poussés sur le côté et 10000 hommes sont chargés de l’entretien permanent de la voirie, jetant en continu des pelletées de cailloux – 900000 tonnes en dix mois – sous les roues des camions.
C’est Maurice Barrès qui, en avril 1916, baptise ce cordon ombilical de la bataille, « La Voie Sacrée », une voie qui aura été empruntée par les deux tiers de l’Armée française… Même si une petite partie des forces est parallèlement acheminée par le chemin de fer à voie métrique appelé « Le Meusien ». En juin, la construction de nouvelles voies ferrées permet de relier Verdun à l’arrière, rendant ainsi moins crucial cet axe de communication.
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