Photographe londonienne d’origine franco-tchèque, Germaine Kanova s’engage le 22 novembre 1944 en tant que correspondante de guerre au sein du service cinématographique de l’armée (SCA) et suit les opérations de libération en Alsace, puis en Allemagne.
Elle photographie la personne humaine et souligne sa dignité dans un environnement tourmenté, saisissant le regard fatigué d’êtres meurtris par les années de guerre, mais aussi la lumière qui s’en dégage. Elle donne a voir ce qu’elle ressent et l’on en trouve souvent l’écho dans les légendes qu’elle transmet à l’administration avec ses pellicules, comme celles rédigées après la libération du camp de concentration de Vaihingen en avril 1945, événement qui l’a profondément impressionnée :
« Il meurt encore à peu prés de quatre à huit hommes par jour, ils ne sont pas transportables. C’est horrible, innommable » écrit-elle à la fin de son reportage.
Ces photographies, empreintes de réalisme et d’humanisme, font partie des toutes premières à avoir touché et indigné le public français. Avant de quitter le SCA, le 8 septembre 1945, elle se voit attribuer la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son courage :
« A participé aux opérations en Allemagne auprès du 2e bataillon de zouaves portés. […] Le 26 avril à Futzen, elle n’a pas hésité à venir jusqu’aux éléments engagés en premier échelon dans un combat très difficile et meurtrier pour y accomplir crânement sa mission. Par son courage et son sang-froid, a réussi a obtenir des documents cinématographiques d’un intérêt exceptionnel ».
Crédits photos : © ECPAD / Germaine Kanova
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