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9 - 04 - 2021

Détail œuvre de Raoul Dufy

12 nouveaux objets dans les collections du musée de l’Armée

Chaque année, les collections du Musée s’enrichissent de nouvelles acquisitions. Ces 12 nouveaux objets qui intègrent les collections du Musée, sont les témoins d’épisodes historiques forts : des portes des prisons du KGB aux reportages photographiques des attentats à Beyrouth…

 

  1. Paire de bottes de cavalerie, seconde moitié du XVIIe siècle

    Bottes du XVII siècle

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais/Anne-Sylvaine Marre-Noël

Ces bottes étaient destinées à protéger les jambes des cavaliers des coups qu’ils pouvaient recevoir lorsqu’ils avançaient en rangs ou lors de la charge. La hauteur de la tige, la forme de la pointe et du talon, permettent de dater ces exemplaires de la deuxième moitié du XVIIe siècle.

Les effets de chaussure sont rares, surtout pour les périodes anciennes, puisqu’elles ont souvent été portées jusqu’à usure totale. Les collections du musée de l’Armée ne conservent actuellement que quatre ensembles datés des XVIIe et XVIIIe siècles.

 

  1. Sabre de Mensur, Allemagne, XIXe siècle

    Sabre Mansur

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier

Cette arme est un sabre de Mensur, un duel rituel en vogue chez les étudiants allemands jusqu’au début du XIXe siècle. La finalité de ces rencontres était de battre son adversaire en compétition, dans le but de s’affirmer, de développer sa personnalité en faisant preuve de maîtrise de soi.

Les cicatrices laissées par les blessures reçues au visage devenaient un marqueur social. Ce type de pièce, jusque-là absent des collections du musée de l’Armée, éclaire la relation qu’entretient la société civile avec l’arme et, plus largement la violence.

Elle évoque le développement de l’escrime sportive et de son lien avec le duel. À ce titre elle trouvera tout naturellement sa place dans l’exposition Duels prévue en 2024.

 

  1. 380 figurines, fin XIXe siècle – XXe siècle

    380 Figurines, fin XIXe et début XXe siècle

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMNGrand Palais/Anne-Sylvaine Marre-Noël

Le Musée a acquis un ensemble tout à fait exceptionnel de près de 380 figurines en bois.

Cet ensemble de jouets a été constitué durant près de trente ans par une collectionneuse privée, ancienne conservatrice du musée des Arts décoratifs.

Ces jouets à caractère militaire, fabriqués dans la première moitié du XIXe siècle, représentent de nombreuses unités de divers pays européens et témoignent de l’engouement des enfants pour les défilés et les mises en scène guerrières. On y trouve aussi bien des soldats britanniques, prussiens, russes et français, la période napoléonienne étant la plus représentée.

Quelques pièces plus insolites de la collection : celles reconstituant, sur le ton humoristique, un conseil de révision médical, ou bien encore deux figurines de cosmonautes tous droits sortis d’un film de science-fiction.

 

  1. Fanion du Groupement opérationnel Ouest de la 29e division d’infanterie, en Algérie

    Fanion du Groupement opérationnel Ouest de la 29e division d’infanterie, en Algérie

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais/Anne-Sylvaine Marre-Noël

Ce fanion a appartenu au colonel Arnoux de Maison Rouge, alors commandant le secteur d’Aïn Temouchent, dans le secteur Ouest-Oranais, en Algérie, en 1957.

Non réglementaire, il s’agit d’une fabrication locale et artisanale. Ce fanion est frappé de l’insigne de la 29e division d’infanterie sur l’avers et de son affectation au revers. Il se distingue particulièrement par les grades et insignes de l’Armée de Libération Nationale algérienne (ALN) qui y ont été rapportés.

Très probablement pris sur le terrain sur les combattants de l’ALN, ces insignes témoignent de l’action de l’unité et identifient l’ennemi vaincu.

Si l’initiative des unités de créer leur propre fanion est relativement courante, l’ajout de prises de guerre l’est beaucoup moins. Cela évoque cependant l’état d’esprit des forces françaises et d’une unité en particulier dans le contexte des « événements d’Algérie ».

 

  1. Bouteille fondue à Hiroshima (Japon)

    Bouteille fondue à Hiroshima

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier

Cette bouteille a été ramassée à Hiroshima (Japon) après le bombardement atomique de la ville le 6 août 1945 par le Boeing B-29 Superfortress Enola Gay de l’US Army Air Force (USAAF) qui a fait plus de 140 000 victimes.

Ce vestige calciné témoigne de la tempête de feu engendrée par Little Boy, la bombe atomique de 16 kilotonnes de TNT larguée sur la ville.

Cette bouteille a été remise au Docteur Guy Pallardy, radiologue à l’hôpital Cochin, par le Docteur Tomizo Kato en avril 1994 à Kyoto (Japon) lors d’une intervention sur la radiologie.

Cette pièce, représentative de la destruction de la ville en 1945, sera présentée au côté de la réplique de Little Boy dans le parcours permanent.

 

  1. Porte de la cellule 389 d’une prison du KGB

    Porte d'une prison du KGB

    © Julien’s Auctions / Droits réservés

À l’occasion de l’exceptionnelle vente aux enchères « The Cold War relics auction, featuring the KGB espionnage Museum collection » chez Julien’s Auctions à Beverly Hills, le 13 février 2021, le musée de l’Armée a fait l’acquisition de cette massive porte de prison de 200 kg.

La prison Lukiškes (Vilnius, Lituanie) d’où elle provient fut construite en 1904, elle est alors l’une des plus modernes de l’empire Russe.

Après la Première Guerre mondiale, les autorités polonaises utilisent la prison pour incarcérer les opposants au régime ; en juin 1941, le NKVD y massacre des opposants politiques puis durant l’occupation allemande, elle sert de lieu de transit pour les juifs du ghetto de Vilnius.

Le NKVD réinvestit les lieux en 1944, devenu KGB en 1954, il y reste jusqu’en 1991. Interrogatoires et exécutions de prisonniers politiques ont lieu sur place.

La Lituanie indépendante continue à utiliser la prison pour les prisonniers de droit commun, avant de la fermer en 2019.

La porte de prison sera exposée dans les futures salles consacrées à la période post-1945 du musée de l’Armée.

 

  1. L’attaque du moulin, cible de jeu de tir de la marque Eurêka, début XXe siècle

    L’attaque du moulin, cible de jeu de tir de la marque Eurêka, début XXe siècle

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier

L’attaque du moulin est un carton publicitaire sous forme de cible de jeu de tir, datant des années 1910. Ces cartons sous forme de cible, caractéristiques de la marque Eurêka, étaient utilisés comme jouets pour garçons.

Celles de la période 1870- 1914 présentent des scènes de la guerre franco-allemande. Elles permettent d’évoquer l’esprit patriotique entre les deux conflits et la formation par le jeu des enfants de sexe masculin.

L’acquisition de cet objet inaugure la nouvelle collection des objets civils liés à l’esprit militaire initiée par le musée de l’Armée en 2021.

 

  1. Raoul Dufy, Les Alliés, Petit panorama des uniformes, 1915

    Raoul Dufy, Les Alliés, Petit panorama des uniformes, 1915

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier/ ADAGP, Paris 2021

Le panorama est constitué de dix gravures sur bois représentant les uniformes des pays qui ont combattu aux côtés des Français pendant la Première Guerre mondiale. Durant le conflit, Raoul Dufy réalise plusieurs œuvres fortement influencées par l’Imagerie d’Épinal et plus particulièrement par les créations de Georgin.

L’artiste voit dans les formes épurées propres à ce type de représentations un support parfait pour exprimer ses sentiments patriotiques. Ce livret fait notamment écho à l’aquarelle réalisée par Guillaume Apollinaire Autoportrait en canonnier acquise par l’institution en 2012.

Autoportrait en canonnier- par Guillaume Apollinaire

(C) Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier

Le Petit panorama des uniformes entretient également un rapport étroit avec les nombreuses images d’Épinal conservées au sein du fonds d’estampes. Ces dernières montrent ainsi que loin d’être un « art mineur », ce type de gravure s’est révélé être un moyen d’expression pertinent pour exprimer le fait guerrier.

 

  1. Henri Craman et divers auteurs, Album de photographies relatif aux commandos n°24 et 25, 1951-1953

    Henri Craman et divers auteurs, Album de photographies relatif aux commandos n°24 et 25, 1951-1953

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier

Dans la perspective de son futur parcours de visite consacré à la colonisation et à la décolonisation, le Musée a acquis un album personnel rare, constitué par l’un des cadres du commando n°25 « Romary » pendant la guerre d’Indochine.

Fortes de 5000 hommes à leur apogée, ces unités étaient constituées d’anciens soldats du Vietminh retournés par l’armée française. Destinés aux opérations de guérilla et de contre-guérilla, ces commandos ont mené de nombreux coups de main, embuscades et opérations de renseignement derrière les lignes de l’adversaire.

Créés par le maréchal de Lattre de Tassigny pour répondre à la guerre non conventionnelle pratiquée par le Vietminh, ces commandos étaient constitués de 120 soldats recrutés parmi les anciens partisans d’Hô Chi Minh et encadrés par une dizaine d’officiers et de sous-officiers métropolitains. Cet album inédit met en lumière cette poignée de combattants français et vietnamiens qui ont combattu dans l’ombre au service de la France.

 

  1. Yan Morvan, Un soldat français tient la main d’un survivant dans les ruines de l’immeuble « Drakkar », Beyrouth-Ouest, 23 octobre 1983

    Yan Morvan, Un soldat français tient la main d’un survivant dans les ruines de l’immeuble « Drakkar »

    © Yan Morvan / musée de l’Armée, Paris

Le 23 octobre 1983, un double attentat suicide vise l’immeuble « Drakkar », l’une des bases du contingent français à Beyrouth, , et l’aéroport international de Beyrouth, le quartier général américain,  causant la mort de 299 personnes dont 58 parachutistes français.

Présent au Liban depuis 1982, Yan Morvan se rend sur le site de l’attentat pour couvrir l’évènement. Resté seul après le départ de ses confrères, il photographie la découverte d’un soldat français survivant dans les décombres de l’immeuble de huit étages, intégralement effondré.

Ces images feront la une de la presse internationale. Pour l’auteur, ces photographies représentent « une part d’humanité dans l’horreur » ; elles rejoignent la collection de 60 000 photographies conservées au musée de l’Armée et seront prochainement présentées dans l’exposition Photographies en guerre.

 

  1. Eugène Quesnel (1792-1858), Tombeau à système de l’Empereur Napoléon I er, vers 1840-1861

    Miniature Tombeau Napoléon par Quesnel

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / /Anne-Sylvaine Marre-Noël

Ce tombeau à système constitue le ricordo du sobre cercueil dessiné par Félix Martin et réalisé par l’ébéniste Le Marchand, en collaboration avec le fondeur Eugène Quesnel pour accueillir la dépouille impériale arrivée aux Invalides le 15 décembre 1840.

Transféré dans la chapelle Saint-Jérôme du Dôme des Invalides le 4 février 1841, ce cercueil constitue, l’un des objets principaux du culte napoléonien.

L’exposition universelle de 1855 est l’occasion d’une première large réouverture au public du tombeau provisoire de Napoléon transféré en 1861 au sein du sarcophage monumental conçu par Louis-Tullius Visconti.

 

  1. Henry Valensi (1883-1960), La Marche des Alliés, 1942

    Valensi, La marche des alliés, 1942

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie
    Cambier / ADAGP, Paris 2021

Cofondateur de la Section d’Or en 1912 aux côtés de Duchamp et Picabia, créateur du courant musicaliste, Henry Valensi est un expérimentateur engagé.

En 1915 il obtient du général Gouraud l’autorisation de se rendre, en tant qu’artiste, au front hautement exposé des Dardanelles.

Contraint par l’occupation allemande à l’exil en 1940, il rejoint Alger, sa ville natale, où il ralliela France Libre dont il devient l’un des fers de lance artistiques.  Il crée de nombreuses œuvres et décors au service de la Résistance intérieure et extérieure.

La Marche des Alliés célèbre le débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942.

Pour lire le communiqué de presse sur les acquisitions, cliquez ICI.

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