Le musée de l’Armée est l’un des grands prêteurs de l’actuelle exposition du Louvre Abu Dhabi Furûsiyya. L’art de la chevalerie entre Orient et Occident.
Ouvert au public depuis le 11 novembre 2017, le Louvre Abu Dhabi est le fruit d’une collaboration internationale visant à créer un lieu culturel à vocation universelle dans la capitale fédérale des Émirats arabes unis.
Dotée d’une collection propre et bénéficiant des savoir-faire français en matière muséale, cette institution organise chaque année quatre expositions temporaires à partir de ses ressources ou de celles des musées français partenaires de ce projet.
Bien que le musée de l’Armée ne fasse pas partie de ce consortium, il participe très largement à cette grande exposition qui propose un regard croisé entre l’art de la chevalerie occidentale et la Furûsiyya orientale (art équestre dans l’Islam) entre le XIIe et le XVe siècles.
En territoire chrétien comme en pays d’Islam, une caste guerrière développe un art du combat, une éthique aristocratique comme un art de vivre qui vont se confronter au moment des Croisades, des conflits de la Reconquista espagnole ou de l’expansion ottomane.
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Des armes, amures et éléments d’équipement prêtés
Les commissaires de cette manifestation ont largement puisé dans les collections du Musée pour illustrer les pratiques guerrières, les armes et les armures de ces cavaliers, tant en ce qui concerne les chevaliers occidentaux que leurs adversaires orientaux.
Ainsi, vingt-deux pièces, (armes, armures ou éléments d’équipement) ont quitté les salles d’exposition permanentes ou les réserves du musée de l’Armée pour être déployées dans le bâtiment de Jean Nouvel.
Citons parmi elles un mannequin équestre d’homme d’armes en armure complète vers 1500, avec son cheval bardé de cuir mais aussi des arcs, flèches et carquois évoquant l’art de l’archerie en Orient
ou un rarissime arc de baliste provenant de Damas, seul témoignage des machines de guerre médiévales,
mais aussi le harnachement mamelouk révélé aux visiteurs de notre exposition Les Canons de l’élégance, qui a dû être démonté en premier pour pouvoir rejoindre la caisse-cargo qui l’attendait pour le protéger pendant son voyage de 5200 km vers les Émirats.
Le musée de l’Armée n’est pas riche que d’armures occidentales et ses collections comprennent également des chefs-d’œuvre de l’art militaire islamique : c’est le cas par exemple du casque finement damasquiné d’or du sultan Bajazet II, fils et successeur de Mehmet II.
De grande taille, cette défense de tête d’apparat était portée sur un turban d’étoffe, l’élégante inscription faisant le tour du bandeau permettant de l’attribuer « à l’Imam courageux, maître de la victoire, le sultan Bayezid, fils du sultan Muhammad Khan ». Malgré l’éclat de cette dédicace, le règne de Bajazet II fut moins brillant que celui de son père – conquérant de Constantinople en 1453 – et fut miné par les rébellions menées par ses fils et par son frère Djem. Bajazet fit même alliance avec les chevaliers de Saint- Jean de Jérusalem, auprès de qui il avait trouvé refuge, pour qu’ils le maintiennent en captivité loin d’Istanbul. Le prince Djem passa sa vie dans les commanderies de l’Ordre, à Bourganeuf en Limousin puis à Naples.
Cet article est un extrait du magazine du musée l’Echo du Dôme, abonnez-vous en écrivant à communication@musee-armee.fr
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