Le photographe ne passe pas inaperçu sur l’esplanade des Invalides. De nombreux soldats, en train de « casser la croûte » ou d’attendre, le regardent ; certains prennent même la pose. Ils ont posé leur lourd « barda » et placé les fusils en faisceau.
Ils portent le casque Adrian qui équipe progressivement l’armée française à partir de 1915. Au centre, au premier plan, figure un officier décoré de deux médailles et d’une fourragère passée à l’épaule gauche. Cette décoration, composée d’une cordelette terminée par un ferret, récompense généralement une unité militaire pour des faits de guerre ou de bravoure exemplaires. Toujours au premier plan, à droite, le cavalier porte sur l’épaule la même fourragère. Un infirmier, lui aussi porteur d’une fourragère et tenant en laisse un chien sanitaire, est reconnaissable à son brassard à croix rouge. Tous appartiennent à un régiment de chasseurs, le cor de chasse étant visible à l’avant de leur casque et sur leur col.
Le meilleur ami du soldat
En août 1914, les chiens sont bien moins présents dans l’armée française que dans l’armée allemande. Leur utilité est bientôt comprise et, en 1915, environ 3 000 chiens sont prélevés dans les fourrières, à la SPA ou chez des particuliers. Ce sont même parfois des chiens de l’armée allemande qui sont récupérés par les Français. Le chien de guerre possède un état-civil, un livret militaire, une plaque d’identité et un équipement. Il existe plusieurs catégories de chiens militaires : chiens de garde, chiens de liaison ou d’estafette transmettant les messages, chiens de trait, chiens ratiers, chiens sanitaires ou ambulanciers chargés de retrouver les blessés, sans compter les mascottes. L’armée française possède, elle, surtout des chiens sanitaires.
Une carte postale qui a du chien…
Le chien sanitaire est aussi à l’honneur dans les cartes postales. Le motif suivant se retrouve chez presque tous les pays en guerre. Ce type de cartes a pourtant été interdit par la censure à partir de 1915 car les responsables de ces services, tant français qu’allemands, craignaient que les traits d’humour aux dépens de l’ennemi aient l’effet inverse de celui recherché.
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