Engagé à 19 ans, Marc Flandrois combat en Corée et en Indochine avant de devenir photographe en Allemagne puis d’intégrer le service cinématographique des armées (SCA) en 1956. Reporter aguerri, il est parfaitement rôdé au déroulement d’une opération militaire.
Si les événements mentionnés dans les légendes du reportage ne font guère de doute, ils n’ont pourtant pas pu être saisis sur le vit. Ainsi, la photographie de deux prisonniers est manifestement préparée. La cisaille récupérée sur les lieux, qui constitue une pièce a conviction, a été déposée entre les mains d’un des hommes et l’image, ainsi composée, devient particulièrement explicite et peut faire l’objet d’un usage judiciaire ultérieur. Pourtant, c’est le sentiment d’une mise en scène qui s’en dégage, sensation amplifiée par la peur qu’expriment les visages.
De cisailles il est aussi question ailleurs : à Oran en 1957, Flandrois photographie l’opération Cisailles, très médiatisée, qui doit abolir matériellement la frontière séparant les quartiers arabe et européen de la ville. Il prend le temps de capter tous les instants de l’événement, la découpe de la clôture en fil de fer barbelé par les autorités puis le passage des habitants d’un quartier a l’autre. Non loin de l’ouverture, une camionnette de l’action psychologique informe sur le rôle de l’armée dans les villages et retient l’attention des riverains.
Marc Flandrois photographie à de très nombreuses reprises les opérations militaires mais aussi les villes, leurs habitants et le tissu urbain en mutation, comme sur la photo prise à Alger pendant les travaux du plan de Constantine.
Crédits photos : © ECPAD / Marc Flandrois
Ajouter un commentaire