La guerre civile au Liban dure depuis sept ans lorsque les Occidentaux interviennent à Beyrouth en 1982, dans le cadre d’une force de maintien de la paix placée sous l’égide de l’ONU.
Le dimanche 23 octobre 1983 au matin, l’immeuble Drakkar de huit étages qui abrite le poste français est visé par un attentat qui provoque la mort de 58 parachutistes français et de la famille libanaise du gardien. Dans la même journée, un deuxième attentat fait 250 victimes parmi les soldats de l’armée américaine. Pendant quatre jours et quatre nuits, les sauveteurs fouillent les décombres de l’immeuble à la recherche de survivants et des corps des victimes.
Tel un opérateur de l’identité judiciaire, Joël Brun, photographe militaire, montre dans le détail le lieu de l’attentat, les opérations de fouille, l’extraction et l’évacuation des corps ainsi que la collecte des indices permettant d’identifier les victimes. Si la collecte des brevets parachutistes et des plaques d’identité a pu contribuer à l’identification, la photographie qu’en réalise Joël Brun revêt également une dimension symbolique d’hommage posthume.
Attribuée au Hezbollah ou à l’Iran, l’attaque donne lieu à des représailles militaires avec le bombardement aérien d’une caserne située dans la plaine de la Bekaa. Pourtant, le traumatisme est réel au sein du contingent français et le souvenir encore vif aujourd’hui, tant les causes et le mode opératoire de l’attentat sont difficiles à éclaircir. Les troupes occidentales quittent le Liban en 1984.
Crédits photos : © ECPAD / Joël Brun
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