En janvier 1954, Pierre Ferrari suit les combats qui opposent le 3e bataillon de parachutistes vietnamiens (BPVN) aux forces indépendantistes du Viêt-minh dans le secteur de Ban Hine Siu, au Laos. À cette occasion, il réalise dans le feu de l’action des images qui n’éludent ni le combat, ni la blessure, ni la mort alors que les parachutistes subissent de lourdes pertes.
Ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, présent depuis 1952 en Indochine et photographiant pour le compte du Service Presse Information (SPI) en Indochine, Pierre Ferrari a le souci constant d’être au plus près du sujet, comme lorsqu’il photographie la détresse d’un médecin militaire ou un soldat vietnamien portant une mitrailleuse lors des combats de Ban Hine Siu.
Cette façon de procéder — qui sera par la suite le credo de nombre de photographes de presse tels qu’Henri Huet lors de la guerre du Viêt Nam — se heurte à la difficulté d’avoir un matériel encombrant et peu adapté (Rolleiflex 6×6) à de tels sujets. Le statut militaire du photographe, comme son passé de combattant, facilite probablement son insertion parmi les hommes.
La connivence semble ainsi évidente entre les cinq soldats de l’opération Camélia et Ferrari. Ce cliché de groupe semble être un portrait plus général de l’armée française en Indochine. Les origines des soldats photographiés – ultramarine, vietnamienne, métropolitaine ou marocaine — offrent en effet un reflet fidèle de la diversité du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient (CEFEO) entre 1946 et 1954.
Crédits photos : © ECPAD / Pierre Ferrari
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